Syrie: Les armes chimiques déclarées ont été «détruites à 100%»
CONFLIT•Les dernières 75 bonbonnes de fluorure d'hydrogène ont été détruites dans une usine du Texas...20 Minutes avec AFP
L’heure n’est plus aux constatations mais à la destruction. Selon l’organisation chargée de surveiller le processus de destruction des armes chimiques en Syrie, la totalité de l’arsenal déclaré par le pays en 2013 a été détruit. Ces armes ont été évacuées hors du pays il y a déjà deux ans.
Fin d’un chapitre important
L’organisation reste néanmoins très inquiète des accusations d’utilisation de gaz moutarde, sarin et de chlore au cours de la sanglante guerre civile syrienne, qui dure depuis près de cinq ans.
« Cette destruction met fin à un chapitre important dans l’élimination du programme d’armes chimiques en Syrie », a affirmé dans un communiqué le directeur général de l’OIAC, Ahmet Üzümcü.
« Nous continuons de travailler afin de clarifier la déclaration syrienne et de répondre aux utilisations continues d’armes chimiques dans ce pays », a-t-il poursuivi.
L’OIAC a précisé que les dernières 75 bonbonnes de fluorure d’hydrogène avaient été détruites dans une usine du Texas, aux Etats-Unis.
Processus retardé
« Le besoin d’inventer une solution technique pour traiter de bonbonnes dans des conditions détériorées et dangereuses a retardé le processus », a ajouté l’OIAC.
Selon les accords internationaux, les armes chimiques et leurs précurseurs (éléments entrant dans la composition des armes) devaient avoir été détruits pour juin 2014.
Après une attaque chimique qui a tué des centaines de personnes dans la région de la Ghouta orientale, à l’est de Damas, en août 2013, la Syrie avait accepté de déclarer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d’un accord supervisé par l’OIAC.
Au total, 1.300 m3 d’armes chimiques ont été saisies en Syrie, dont du gaz moutarde et du sarin.
Des Syriens exposés aux gaz moutarde ou gaz sarin
Une majorité, composée de gaz moutarde et sarin, avait été neutralisée sur un navire de la marine américaine avant d’être transformée en déchets, ou effluents, qui ont eux-mêmes été détruits.
Depuis, l’OIAC avait confirmé le 6 novembre que du gaz moutarde avait été utilisé en août et du gaz de chlore en mars, sans pour autant désigner de coupables.
Un rapport rendu public lundi estime également que des personnes en Syrie ont pu être exposées à du gaz sarin ou à « une substance similaire ».