MIGRANTSLes hommages à Aylan se multiplient à travers le monde

Les hommages à Aylan se multiplient à travers le monde

MIGRANTSLa photo de l'enfant mort noyé sur une plage turque avait ému le monde entier...
Delphine Bancaud

D.B.

Près d’une semaine après la mort du petit Aylan, qui fuyait la Syrie avec sa famille pour rejoindre l’Europe, l’émotion internationale ne faiblit pas. Les hommages au petit garçon se multiplient à travers le monde.

Outre les dessinateurs du monde entier, qui ont été nombreux à reproduire l’image du corps sans vie d’Aylan sur une plage turque tel qu’il apparaissait sur la célèbre photo, d’autres réalisations artistiques, de plus ou moins bon gout ont vu le jour.

Une statue sur la plage

Des habitants de Gaza ont érigé lundi sur une plage une statue de sable géante d’Aylan reproduisant l’image du corps d’Aylan, avec son bermuda bleu et son T-shirt rouge

Elle a pris une résonance particulière sur cette plage palestinienne : c’est non loin d’ici que quatre enfants Gazaouis ont été fauchés par une roquette israélienne alors qu’ils jouaient au foot durant la guerre de l’été 2014, rappelle une jeune habitante, Arwa Arbijan, venue se promener en bord de Méditerranée.

« Lorsque j’ai vu cette statue qui représente Aylan Kurdi, l’enfant noyé alors qu’il fuyait la Syrie, j’ai ressenti une profonde tristesse et une grande émotion », a-t-elle déclaré à l’AFP. « Ça m’a rappelé les enfants de la famille Bakr qui ont été tués sur la plage de Gaza pendant la dernière guerre » (avec Israël), a-t-elle poursuivi émue.

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Le visage contre le sable à Rabat

A Rabat, au Maroc, une trentaine de personnes se sont allongées lundi, le visage contre le sable, pour rendre hommage à Aylan. Vêtues d’un tee-shirt rouge comme le garçonnet, et pour certaines d’un bermuda bleu, elles ont imité la position dans laquelle le corps de l’enfant a été retrouvé par la police turque, échoué sur une plage, et sont restées figées ainsi pendant environ vingt minutes.

« J’ai mal pour cette humanité et je me dis qu’en tant qu’artiste mon devoir est de réagir et de venir ici avec mes collègues pour dire qu’un petit geste peut valoir beaucoup », a expliqué l’actrice marocaine Latifa Ahrar, une des organisatrices de ce rassemblement.

« Nous sommes là pour dire que la Méditerranée doit rester un espace de partage et d’échanges et non pas une barrière (qui se dresse) devant ceux qui sont victimes des dictatures, des guerres civiles et du terrorisme », a indiqué Rachid el-Belghiti, un journaliste participant à l’opération.

Une centaine de badauds ont applaudi quand les protagonistes se sont relevés. Des initiatives qui risquent encore de se multiplier dans les prochains jours.