Guerre en Ukraine : L’Otan s’étend, promesses non tenues et missiles trop dangereux
Récap'•« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en UkraineF.B. avec AFP
L'essentiel
- La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap du conflit russo-ukrainien.
- Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
- Ce lundi, 733e jour de guerre en Ukraine, est marqué par l’adhésion désormais inéluctable de la Suède à l’Otan, lequel se renforce géographiquement et stratégiquement face à la menace russe.
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.
Le fait du jour
La Suède va rejoindre l’Otan après la ratification de son adhésion, ce lundi, par le Parlement hongrois. Il s’agissait de l’ultime étape du processus d’entrée pour ce pays scandinave désireux de rejoindre l’Alliance atlantique depuis l’invasion russe de l’Ukraine. « Un jour historique », a réagi sur X (ex-Twitter) le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, ajoutant que « la Suède est prête à assumer ses responsabilités en matière de sécurité euro-atlantique ».
La Suède, qui avait annoncé en même temps que la Finlande sa candidature dans la foulée de l’offensive russe en Ukraine, va devenir le 32e membre de l’Otan et mettre fin à plus de 200 ans de non-alignement militaire.
Cette adhésion rendra l’Alliance atlantique « plus forte », a estimé lundi le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. Des propos dont s’est fait l’écho le chancelier allemand Olaf Scholz, soulignant que cette décision « renforce notre alliance de défense et avec elle la sécurité de l’Europe et du monde ».
La déclaration du jour
« Nous sommes à coup sûr au moment d’un sursaut qui est nécessaire de notre part à tous »
C’est le message lancé ce lundi par Emmanuel Macron en ouverture d’un sommet international réunissant à Paris plus de 25 pays alliés de Kiev. « Nous voyons, et tout particulièrement ces derniers mois, un durcissement de la Russie », a affirmé le chef de l’Etat français, lequel a aussi réitéré ses accusations autour de cyberattaques de Moscou et sur des campagnes de désinformation.
« Sur le front ukrainien, les positions sont de plus en plus dures et nous savons aussi que la Russie prépare des attaques nouvelles, en particulier pour sidérer l’opinion ukrainienne », a averti Emmanuel Macron. Il a également fait état d’un « consensus » chez de nombreux dirigeants et personnalités européens sur le fait « que d’ici à quelques années, il fallait s’apprêter à ce que la Russie attaque » leurs pays.
Le chiffre du jour
30 %. C’est le pourcentage des obus d’artillerie promis par l’Union européenne que l’Ukraine dit avoir réellement reçu l’année dernière, a déclaré ce lundi Volodymyr Zelensky, au moment où l’armée de Kiev est en difficulté sur le front et soumise à un manque de munitions.
« Sur un million d’obus que l’Union européenne nous a promis, ce n’est pas 50 % mais malheureusement 30 % qui ont été livrés », a déclaré le président ukrainien, lors d’une conférence de presse à Kiev avec le Premier ministre bulgare Nikolai Denkov.
La tendance du jour
Le chancelier allemand Olaf Scholz a rejeté lundi la demande de l’Ukraine de lui livrer des missiles de longue portée Taurus, affirmant ne pas pouvoir suivre l’exemple de la France et du Royaume-Uni car ce « ne serait pas responsable ».
« C’est une arme de très grande portée, et ce qui est fait en termes de ciblage et d’accompagnement du ciblage de la part des Britanniques et des Français ne peut pas être fait en Allemagne », a déclaré Olaf Scholz dans un entretien diffusé à l’ensemble des médias.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine« Les soldats allemands ne doivent en aucun cas et en aucun endroit être reliés aux objectifs atteints par ces systèmes », a expliqué Olaf Scholz, précisant que cela concernait aussi l’implication de militaires allemands restant sur leur territoire national. « Ce que d’autres pays font, qui ont d’autres traditions et d’autres institutions constitutionnelles, est quelque chose que nous ne pouvons pas faire dans la même ampleur », a-t-il ajouté.
Les missiles allemands Taurus ont une portée supérieure à 500 kilomètres et pourraient donc, si l’Ukraine en disposait, viser des objectifs très à l’intérieur du territoire russe. C’est la raison pour laquelle Berlin refuse depuis plusieurs mois de les livrer à Kiev de crainte que le conflit s’étende au territoire russe, entraînant potentiellement une escalade.