Etats-Unis: Microsoft suspend six (faux) sites pirates russes chargés de récupérer les données de groupes conservateurs
CYBERGUERRE•Ces sites imitaient des sites officiels d’organismes conservateurs pour attirer les sympathisants et récupérer leurs données…20 Minutes avec AFP
Aux Etats-Unis, de faux sites internet tentent de piéger les sympathisants des Républicains. C’est ce qu’a indiqué Microsoft lundi, expliquant que les pirates informatiques russes soupçonnés d’avoir interféré dans l’élection présidentielle américaine en 2016, ont lancé une offensive pour récupérer les données des conservateurs américains. Sur ordre d’un tribunal, le géant américain des logiciels a pris le contrôle de six faux sites internet impliqués dans cette campagne, a indiqué Brad Smith, président du Microsoft, dans un post de blog.
La confusion était facile. Ces faux sites ressemblaient presque trait pour trait à des sites officiels d’organisations conservatrices comme l’International Republican Institute ou l’Hudson Institute. L’objectif était de laisser croire aux internautes qu’ils accèdent à des liens gérés par ces organisations, tout en les redirigeant vers de faux sites gérés par des pirates afin de leur dérober des informations, dont des mots de passe.
Menaces sur les deux principaux groupes politiques
Les pirates à l’origine de cette campagne sont liés aux services de renseignements militaires russes, le GRU, selon Microsoft. Réagissant à ces informations, le Kremlin a indiqué « ne pas savoir de quels pirates il est question et en quoi ils ont influencé les élections ».
« Nous craignons que ces sites et d’autres constituent une menace pour la sécurité d’un nombre grandissant de groupes liés aux deux partis politiques américains dans la perspective des élections de mi-mandat de 2018 », a écrit le patron de Microsoft.
« C’est une nouvelle démonstration que les Russes ne mènent pas réellement des attaques partisanes. Ils mènent des attaques qu’ils perçoivent dans leur propre intérêt national », a déclaré Eric Rosenbach, directeur du projet Defending Digital Democracy (défendre la démocratie numérique) à l’université Harvard, interrogé par le New York Times. « Il s’agit de perturber et d’affaiblir tout groupe qui conteste la manière dont la Russie de Poutine opère à domicile et dans le monde », a-t-il ajouté.