On fait le pointOù en est l'enquête sur l'attaque à l'acide dans le métro de Londres ?

Londres : Où en est l'enquête sur l'attaque à l'acide contre une mère et ses filles dans le métro ?

On fait le pointMercredi après-midi, un homme de 35 ans a jeté de l’acide sur une mère de famille et ses deux fillettes à Londres. Cinq jours après, la chasse à l’homme continue
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

L'essentiel

  • Mercredi en début de soirée, un homme de 35 ans a aspergé d’acide une mère de famille et ses deux fillettes, dans le quartier de Clapham à Londres.
  • Son identité a été dévoilée le lendemain, il s’agit d’Abdul Ezedi, un Afghan arrivé au Royaume-Uni en 2016.
  • Si la police écarte la piste terroriste, elle n’a toujours pas retrouvé le suspect malgré les appels lancés à se rendre. Dimanche, elle a promis une récompense de 23.400 euros à toute personne pouvant aider à le localiser.

Cinq jours après l’attaque à l’acide survenue à Londres, et au cours de laquelle trois personnes ont été aspergées d'une « substance corrosive », la police recherche toujours activement le principal suspect, Abdul Ezedi. Dimanche, elle a promis une récompense de 20.000 livres (environ 23.400 euros) à tout citoyen susceptible d’aider à le localiser. Car les appels à se rendre se sont, jusqu'à présent, avérés infructueux.

« Les enquêteurs pensent qu’il existe des personnes qui savent où il se trouve et qui ne se sont pas encore manifestées. Votre aide est précieuse », argumente-t-elle dans un communiqué. L’occasion de faire le point sur l’enquête.

Que sait-on de l’attaque ?

Les faits se sont produits mercredi dernier dans le quartier de Clapham vers 19h30. Le suspect s’en est pris à une femme de 31 ans et à ses deux filles de 8 et 3 ans qui l’accompagnaient. Elles ont été aspergées d’une « substance alcaline » qui pourrait être de la soude ou de l’eau de Javel. « Les blessures subies par cette femme et la plus jeune de ses enfants vont les marquer pour toujours », souligne l’un des responsables de la police locale, précisant que leurs vies ne sont « pas en danger ». Si des témoins racontent avoir entendu la mère de famille hurler « mes yeux, mes yeux », la police n’a donné aucun détail sur la nature des blessures.

Neuf autres personnes ont été blessées, quatre passants qui ont tenté porter secours aux victimes ainsi que cinq policiers. Elles aussi, ont été en contact avec cette substance. Huit d’entre elles ont été transportées à l’hôpital mais leur état de santé n’inspire pas d’inquiétude.

Qui est le principal suspect ?

Après avoir projeté l’une des fillettes au sol, le suspect a tenté de fuir en voiture mais a rapidement percuté un véhicule à l’arrêt. Stoppé dans son élan, il s’est échappé en courant, sans que personne ne puisse l’interpeller. Son identité a été dévoilée par la police le lendemain de l’attaque: il s'agirait d'Abdul Ezedi, un homme de 35 ans qui réside à Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre. Il est reconnaissable par « des blessures importantes sur la partie droite de son visage » provoquées par le produit utilisé, a précisé la police.

Selon, les médias britanniques, l’individu serait arrivé d’Afghanistan en 2016. Il a obtenu l’asile au Royaume-Uni, après deux échecs. Abdul Ezedi a déjà eu affaire à la justice puisque en 2018, il a écopé d’une peine avec sursis pour un délit sexuel.

Pourquoi la piste terroriste a été écartée ?

Selon Scotland Yard, Abdul Ezedi connaissait la mère. « Il n’y a donc pas de hasard », a résumé sur la BBC Mark Rowley, le chef de la police. Mais pour l’heure, aucune autre information n’a filtré. On ne sait pas depuis combien de temps l’assaillant connaissait les victimes, ni de quelle nature était leur relation.

Après une série d’attaques impliquant des substances corrosives qui avaient choqué le Royaume-Uni il y a quelques années, atteignant le nombre de 941 en 2017, ces incidents se sont raréfiés grâce à un renforcement des contrôles sur la vente de ces produits en 2019.