Pologne : L’opposition somme le président de lui confier la formation du gouvernement
bye bye droit et justice•Donald Tusk, ancien président du Conseil européen, est favori pour devenir Premier ministre du pays20 Minutes avec AFP
Comme si l’actualité n’était pas déjà assez grisaillée comme ça, voici un peu de politique polonaise pour vous finir le moral. Sachez donc que du côté de Varsovie, le leader de l’opposition victorieuse aux élections du 15 octobre a sommé ce mardi le chef de l’Etat de lui confier « rapidement » la mission de former le nouveau gouvernement.
« Les Polonaises et les Polonais attendent des décisions rapides. Nous sommes prêts […] à travailler à tout moment », a déclaré le candidat aux fonctions de chef d’un gouvernement de coalition, Donald Tusk, au moment où débutent les consultations du président de la République Andrzej Duda avec tous les partis parlementaires.
Le parti populiste premier des élections mais pas majoritaire
Bien qu’arrivé premier aux élections, le parti populiste nationaliste Droit et justice (PiS) ne disposera que de 194 sièges sur 460, sans perspective de coalition majoritaire. La Coalition civique (KO, centre), dirigée par Donald Tusk, ex-président du Conseil européen, et ses alliés potentiels, la Troisième Voie (démocrate chrétien) et la Nouvelle Gauche, ont obtenu ensemble 248 sièges au Parlement, soit la majorité absolue.
Dans le cadre des consultations post-électorales, le chef de l’Etat doit rencontrer mardi, tour à tour, les représentants du PiS et de la KO, puis mercredi ceux des deux dernières formations, ainsi que des responsables de la Confédération (extrême droite).
Donald Tusk Premier ministre ?
« Aujourd’hui et demain, nous allons tous indiquer au président notre candidat au poste du Premier ministre – le chef de la Plateforme civique (qui fait partie de la KO) Donald Tusk – et l’assurerons d’avoir la majorité requise pour le faire, ainsi que pour élire les présidents des deux chambres parlementaires », a déclaré Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, président du parti paysan PSL, membre de la Troisième voie.
Donald Tusk, qui prévoit d’ores et déjà une visite à Bruxelles mercredi et jeudi, afin d’amorcer une remise à plat des relations entre la Pologne et l’UE, a rencontré ce mardi les leaders de tous les partis de l’opposition. Outre Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, il s’est agi de Szymon Holownia, chef du parti Pologne 2050, lui aussi membre de la Troisième voie, et de Wlodzimierz Czarzasty, chef de la Nouvelle Gauche.
Selon une partie des analystes, dans un premier temps, Andrzej Duda, issu et proche du PiS, chargera un représentant de ce parti de former un gouvernement, même si cette mission semble vouée à l’échec. Si l’incapacité du PiS à trouver une majorité se confirme, c’est le Parlement qui désignera un Premier ministre, et dans ce cas ce sera de toute vraisemblance Donald Tusk, qui a déjà exercé cette fonction dans le passé.