Coup d’Etat au Niger : Niamey a accepté une médiation algérienne
Discussion•Le président algérien a chargé le chef de la diplomatie « de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais pour y entamer des discussions » et parvenir à une transition politique dans le calme20 Minutes avec AFP
Les discussions entre les militaires qui ont pris le pouvoir de force au Niger et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) n’ont rien donné. Mais l’Algérie pourrait, elle, parvenir à ouvrir un dialogue avec Niamey. Les putschistes ont accepté la médiation d’Alger qui avait proposé un « plan de transition de six mois », a annoncé ce lundi le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Le gouvernement algérien a reçu par le canal du ministère nigérien des Affaires étrangères une acceptation de la médiation algérienne visant à promouvoir une solution politique à la crise du Niger », selon le communiqué. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, « de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais pour y entamer des discussions […] avec toutes les parties prenantes », selon la même source.
Rétablir « l’ordre constitutionnel du pays »
Alger avait proposé fin août des discussions politiques « pendant six mois au maximum […] avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion », sous la tutelle d’une « autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique », afin de conduire au « rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».
Alger a estimé que « l’acceptation de l’initiative algérienne conforte l’option de la solution politique à cette crise et ouvre la voie à la réunion des conditions devant permettre de la surmonter pacifiquement dans l’intérêt du Niger et de l’ensemble de la région », a ajouté le ministère des Affaires étrangères. Le Niger est gouverné depuis plus de deux mois par un régime militaire arrivé au pouvoir après un coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Une plainte bientôt déposée par Bazoum et sa famille
Ce dernier va par ailleurs porter plainte à Niamey contre les auteurs du putsch et a saisi le conseil des droits de l’Homme de l’ONU, ont annoncé lundi ses avocats. Cette plainte, avec constitution de partie civile, consultée lundi par l’AFP, vise le général Abdourahamane Tiani, et « tous autres », pour « attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, crimes et délits commis par les fonctionnaires et arrestations et séquestrations arbitraires ».
La plainte, au nom de Mohamed Bazoum, son épouse et leurs deux enfants, devrait être déposée « dans les prochains jours », auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Niamey, selon l’un des avocats interrogé par l’AFP, Dominique Inchauspé. Dans un communiqué, les avocats de M. Bazoum annoncent également avoir saisi le « groupe de travail sur la détention arbitraire » et le « comité des droits de l’homme », deux organismes du conseil des droits de l’Homme de l’ONU.