Coup d’Etat au Niger : Dessiner le « chemin qui mène à la paix » et protéger « l’approvisionnement en denrées »
RÉCAP'•« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit au NigerM.P. avec AFP
L'essentiel
- Des militaires ont entrepris un coup d’Etat au Niger et écarté le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier. Dans la foulée, le général Abdourahamane Tiani s’est autoproclamé chef de l’Etat.
- Depuis, les pays ouest-africains se divisent entre les régimes militaires soutenant le putsch et ceux qui appellent au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Quant à la France, comme ses partenaires, elle ne reconnaît pas le régime mis en place à Niamey par les militaires, y compris le gouvernement présenté le 10 août et composé en partie de civils.
- Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Et qui soutient qui et pourquoi ? Vous saurez tout sur l’avancée de cette crise qui secoue le Niger chaque soir sur 20minutes.fr
Vous avez raté les derniers événements sur le conflit au Niger ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 20 heures. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous.
Le fait du jour
Les chefs d’état-major des armées ouest-africaines ont commencé leur réunion au Ghana pour discuter d’une éventuelle intervention armée au Niger après le coup d’Etat. « La démocratie, c’est ce que nous défendons et soutenons », a déclaré le chef d’état-major du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa, à l’ouverture de cette réunion qui se tient jusqu’à vendredi à Accra entre responsables militaires des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Si l’option d’une opération armée reste sur la table, la Cedeao semble encore privilégier la voie du dialogue avec le régime militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum et placé le général Abdourahamane Tiani à la tête du pays. « L’objectif de notre réunion n’est pas simplement de réagir aux évènements mais de dessiner de manière proactive un chemin qui mène à la paix et soutient la stabilité », a poursuivi le général Gwabin Musa. Selon Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité au sein de la Cedeao, la réunion va « affiner » les détails au cas où l’organisation « recourrait aux moyens ultimes de la force ».
Le chiffre du jour
31. Air France a prolongé « jusqu’au 31 août inclus » la suspension de ses vols de et vers le Mali et le Burkina Faso, les vols à destination du Niger restant eux stoppés « jusqu’à nouvel ordre », a-t-on appris auprès de la compagnie. La compagnie française, principale compagnie aérienne entre l’Europe et l’Afrique, avait suspendu le 7 août ses vols à destination de Bamako (7 vols par semaine), Ouagadougou (5 vols par semaine) et Niamey (4 vols par semaine) après la fermeture de l’espace aérien du Niger voisin, théâtre d’un coup d’État le 26 juillet.
La phrase du jour
« Leur échec est certain. »
Tels sont les mots de Nicolas Sarkozy à propos des auteurs du coup d’État au Niger. L’ancien président français a estimé que c’est le maintien « dans la durée » des forces militaires françaises au Sahel qui a provoqué la haine anti-française. « Le problème est profond et en réalité insoluble car il est celui de la présence prolongée de notre armée dans nos anciennes colonies, a également expliqué l’ancien chef de l’État, dans un entretien fleuve au Figaro. Aussi bonnes et généreuses soient nos intentions, toute mission qui s’éternise finit par nous faire apparaître (…) comme une force d’occupation. »
La tendance du jour
L’ONU a averti que la crise au Niger pourrait aggraver l’insécurité alimentaire dans le pays et a demandé instamment des exemptions humanitaires aux sanctions et à la fermeture des frontières afin d’éviter une catastrophe. L’agence humanitaire des Nations unies, OCHA, a souligné qu’avant même le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires le pays comptait plus de trois millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
Plus de sept millions de personnes, actuellement considérées comme en situation d’insécurité alimentaire modérée, « pourraient voir leur situation s’aggraver en raison de la crise en cours », a averti OCHA, citant une étude préliminaire du Programme alimentaire mondial (PAM), agence alimentaire de l’ONU. Le PAM a assuré pour sa part qu’il continuerait à fournir de l’aide au Niger, en dépit de la crise politique en cours.
Tout comprendre sur le coup d'Etat au NigerL’agence a indiqué qu’au cours de la première semaine d’août, elle avait fourni des vivres à 140.000 personnes dans le pays et des soins vitaux contre la malnutrition à 74.000 enfants. Mais elle a averti que les sanctions régionales et les fermetures de frontières « affectaient grandement l’approvisionnement du Niger en denrées alimentaires vitales et en fournitures médicales ».
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