Coup d’Etat au Niger : La junte se cherche des alliés, tentative de médiation religieuse à Niamey
Récap'•« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit au NigerX.R. avec AFP
L'essentiel
- Des militaires ont entrepris un coup d’Etat au Niger et écarté le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier. Dans la foulée, le général Abdourahamane Tiani s’est autoproclamé chef de l’Etat.
- Depuis, les pays ouest-africains se divisent entre les régimes militaires soutenant le putsch et ceux qui appellent au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Quant à la France, comme ses partenaires, elle ne reconnaît pas le régime mis en place à Niamey par les militaires, y compris le gouvernement présenté le 10 août et composé en partie de civils.
- Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Et qui soutient qui et pourquoi ? Vous saurez tout sur l’avancée de cette crise qui secoue le Niger chaque soir sur 20minutes.fr
Vous avez raté les derniers événements sur le conflit au Niger ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 20 heures. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous.
Le fait du jour
Une délégation de la junte au Niger a été reçue à Conakry, capitale guinéenne, par les autorités militaires guinéennes auxquelles elle a demandé « un soutien renforcé pour affronter les défis à venir », alors que le régime militaire à Niamey est sous la menace d’une intervention ouest-africaine, a rapporté la télévision publique guinéenne. Le chef d’Etat guinéen, le colonel Mamadi Doumbouya, dont le régime est également issu d’un coup d’Etat en septembre 2021, s’est entretenu samedi à Conakry avec cette délégation conduite par le général Moussa Salaou Barmou, a rapporté samedi soir la télévision guinéenne.
La phrase du jour
« On ne peut pas ne pas voir qu’un foyer terroriste majeur est à nouveau à un jet de pierre des rives de la Méditerranée. » »
Les vacances n’empêchent pas le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de rester en alerte. Dans un entretien à Var Matin, il estime que les coups d’Etat récents en Afrique ont affaibli la lutte contre le terrorisme au Sahel. « Lorsque la junte a fait un coup d’État au Mali, elle a cessé de lutter contre le terrorisme. Aujourd’hui, 40 % du territoire malien est livré à des groupes armés terroristes qui menacent de reconstituer une forme de califat », explique-t-il. « La situation est fragile aussi au Burkina Faso. » Au Niger, « le sujet n’est donc pas uniquement un sujet d’influence, mais bien de sécurité collective », justifie-t-il.
Le chiffre du jour
18. Le président élu démocratiquement Mohamed Bazoum est séquestré depuis 18 jours par les putschistes. S'il a pu s'exprimer dans les médias lors de cette détention, notamment dans une tribune du Washington Post, son état de santé inquiète la communauté internationale. Son médecin a pu lui rendre visite hier, ainsi qu'à sa femme et son fils, retenus avec lui.
La tendance du jour
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) temporise encore. Alors que l’alliance africaine a ordonné vendredi le déploiement d’une « force en attente », qui ne fait pas l’unanimité, une délégation religieuse est arrivée samedi soir pour tenter de raisonner les putschistes, avec l’accord du président du Nigeria. Cette délégation de chefs religieux est dirigée par le Sheikh Bala Lau, le chef d’Izala, un mouvement islamique d’inspiration salafiste, au Nigeria.
Son objectif est « d’apaiser les tensions créées par la perspective d’une intervention militaire de la Cedeao », selon cette source. « Les religieux sont à Niamey pour expliquer aux dirigeants de la junte que le Nigeria ne combat pas le Niger et que les décisions prises au sujet du Niger ne sont pas celles du Nigeria mais celles de la Cedeao en tant que bloc régional », a déclaré la source proche de la délégation.