En images : Au Maroc, avec la seule ONG française présente sur place
Solidarité•Une semaine après le séisme, les pompiers du GSCF, une ONG française, ont apporté leur aide sanitaire et matérielle dans les villages isolés des montagnes du Haut Atlas marocainMikaël Libert
Malgré les bisbilles politiques entre Paris et Rabat qui ont exclu la France de la liste des pays autorisés par le Maroc à apporter leur aide aux sinistrés du séisme, des Français sont pourtant bel et bien sur place. Des particuliers, souvent des franco-marocains, mais aussi une ONG, le Groupement de secours catastrophe français (GSCF). Deux équipes se sont relayées pendant plus d’une semaine pour apporter du matériel et soigner les blessés des villages reculés du Haut Atlas, dévastés par le tremblement de terre. 20 Minutes était avec l’une d’entre elles.
Une semaine jour pour jour après le séisme qui a ravagé la région du sud de Marrakech, dans le Haut Atlas, 20 Minutes s’est rendu à Abebdi, village presque entièrement coupé du monde avec quatre pompiers humanitaires du Groupe de secours catastrophe français (GSCF). Adebdi pleure la mort de dix personnes, dont quatre enfants. Et ce n’est pas le seul drame que vivent les survivants. La seule piste qui reliait Adebdi au monde est désormais quasiment impraticable. Des pans entiers de la route ont été emportés par les secousses jusqu’au fond d’un profond ravin. Ce qu’il reste de la piste est jonché d’éboulis, voire d’imposants rochers rendant impossible le passage de véhicules.
Depuis le tremblement de terre, au cours duquel il a perdu sa mère, Rachid (G) vit dans une tente à Tirknit avec le reste de sa famille. Blessé à la tête, il a été soigné par les pompiers du GSCF.
Des volontaires franco-marocains ont installé des jeux gonflables pour les enfants du village de Tirknit, dévasté par le séisme.
Faute de piste accessible aux véhicules pour se rendre dans les villages reculés du Haut Atlas marocain, l’aide humanitaire a été déchargé sur le bas-côté de la route en attendant d’être acheminé à dos de mule.
Un enfant du village de Tirknit cherche la perle rare parmi les tonnes de vêtements déchargés sur le bas-côté de la route qui mène à Adebdi et Tizirte.
La seule piste qui permettait de relier plusieurs villages des montagnes à celui de Tirknit, dans la vallée, est inaccessible aux véhicules depuis le séisme. Les seuls moyens d’acheminer l’aide aux habitants de ces dours isolés sont la mobylette, la mule ou à dos d’homme.
Sur la piste qui relie Tirknit à Adebdi et Tizirte, les dégâts sont considérables. Outre les rochers empêchant le passage de voitures ou de camions, d’énormes fissures peuvent emporter la moitié de la route à tout moment.
Le village déjà isolé de Tizirte, dans les montages du Haut Atlas, l’est encore davantage depuis le tremblement de terre. La piste est tellement endommagée que l’on ne peut la gravir qu’à pied ou à dos de mule.
Vu au loin, depuis la piste qui mène à Tizirte, le village ne semble pas avoir trop souffert. Même sa mosquée, à gauche de l’image, paraît intacte. La réalité est tout autre.
C’est dans cette pièce que la famille de Hamid était rassemblée pour le repas du soir lorsque le tremblement de terre est survenu. Ils ont eu la vie sauve parce qu’il s’agissait du seul endroit dépourvu de toit.
Les cinq maisons des oncles et tantes de Hamid, à Adebdi, dans le Haut Atlas, ont été détruites par le séisme. Ce sont dans des tentes que les neuf membres de la famille de ce chauffeur de taxi du Pas-de-Calais vivent, dans l’angoisse de l’hiver qui va arriver.
Toujours dans la famille de Hamid, à Adebdi, c’est la résilience qui prime. Les femmes se sont rapidement organisées pour les tâches ménagères. Faute de cuisine, détruite par le séisme, les repas se préparent au feu de bois à l’extérieur et la lessive se fait désormais à l’ancienne, à la main et dans des bassines.
A Adebdi, les cinq maisons de la famille de Hamid, un taxi franco-marocain, ont été détruites par le séisme. C’est pourtant à l’intérieur de l’une d’elles qu’une chatte a décidé d’élever ses petits, au milieu de sacs de graines d’argan.
Cet habitant de Tizirte a parcouru la piste défoncée par le séisme afin d’apporter vêtements, couvertures et vivres dans son village.
Plus aucune maison du village d’Adebdi ne tient debout après le séisme, et celle de cet habitant ne fait pas exception comme on peut le voir à gauche de la photo.
Ces deux enfants du village d’Adebdi ne retourneront pas à l’école avant plusieurs semaines. Ce sont les ruines de l’établissement que l’on aperçoit au premier plan de la photo.
Comme sur ce tableau, dans l’école du village de Tizirte, la date du 8 septembre 2023 restera gravée dans la mémoire des marocains.
La maison d’Omar, à Tirzite, n’existe plus. Comme tous les habitants de son village, cet homme de 34 ans vit désormais dans une tente avec sa famille. Presque coupé du monde, il ne désespère pourtant pas. Le père de famille est convaincu que le roi du Maroc va tenir sa promesse d’aider les villageois à reconstruire leurs logements. Une reportage à lire ici.
Beaucoup de villages de la région de Taroudant, dans le Haut Atlas, ont été rasés par le séisme. Les habitants vivent désormais dans des tentes, livrées par la protection civile marocaine ou par les des ONG. C’est ainsi que Tizirte, un dour de 200 habitants, s’est transformé en camp.
A Adebdi, petit village du Haut Atlas marocain durement touché par le séisme, les blessés les plus graves ont été évacués vers les hôpitaux des grandes villes. Ici, les pompiers du GSCF assurent les soins plus légers aux personnes restées sur place.
Le séisme à laissé des traces sur les corps, que les pompiers du GSCF soignent au mieux. A Tizirte, les blessés les plus légers n’ont pas été hospitalisés et les soins ne peuvent être assurés régulièrement, faute de médecin ou d’infirmiers.
Un habitant de Tirzite contemple les dégâts infligés par le tremblement de terre à la mosquée de son village. De nombreux lieux de culte musulmants on subi le même sort mais imams et fidèles s’organisent pour poursuivre le culte.
Cet homme a perdu sa maison dans le tremblement de terre. Comme tous les habitants de Tizirte, il vit désormais dans une tente en attendant de savoir s’il pourra reconstruire son logement.
La vue d’ouvrier œuvrant à déblayer la piste entre Tirknit et Adebdi ourait pu rassurer les habitants des villages des montagnes. Sauf que l’engin n’est parvenu à dégager la route que sur 150m. Le rétablissement de cet axe à la circulation des vahicules est pourtant un préalable à toute reconstruction.
Une semaine après le séisme, les touristes se font rares sur les transats des plages privées des hôtels d’Agadir.