L’élection d’une Miss transgenre aux Pays-Bas a créé la polémique en Italie, alors que la Première ministre italienne Giorgia Meloni mène ouvertement une lutte contre ce qu’elle appelle « le lobby LGBT ». Dans une interview donnée à la radio italienne RTL 102.5, Patrizia Mirigliani, la patronne de Miss Italie, a ainsi affirmé que le concours restera uniquement ouvert aux personnes « de sexe féminin depuis la naissance ». Cette déclaration a poussé plusieurs centaines d’hommes transgenres à déposer leur candidature, rapporte TF1 Info, mercredi.

« J’ai très envie de voir le visage de ceux qui devront examiner les demandes lorsqu’ils se retrouveront face à ces beaux grands garçons ! », a ainsi ironisé l’auteur transgenre Elia Bonci, qui s’est porté candidat. Dans son intervention, Patrizia Mirigliani a qualifié l’élection néerlandaise d'« initiative publicitaire » et a indiqué qu’elle ne souhaitait pas changer le règlement. Selon elle, pour l’heure, seules deux femmes transgenres auraient demandé à participer au concours mais ne présentaient pas les critères requis.

Une posture jugée hypocrite

Federico Barabrossa, l’homme qui a lancé le mouvement, a expliqué dans La Repubblica que les propos de Patrizia Mirigliani l’avaient « beaucoup dérangé ». Pour ce militant du groupe Mixed LGBTQIA +, la responsable du concours de beauté fait preuve « d’hypocrisie ». « Le critère des données biologiques m’a fait rire, car moi aussi je suis née femme », a-t-il commenté. De plus, d’après lui, la prise de position du concours serait même encore plus stricte que la loi italienne puisque cette dernière prévoit « la rectification des données personnelles, avec le changement de documents, jusqu’à l’acte de naissance pour les personnes trans ».

Aux yeux de l’activiste, ces « protestations faites avec le sourire » aident au passage les membres de la communauté transgenre mais ont aussi pour effet de « faire réfléchir les plus hostiles ». Federico Barabrossa a toutefois précisé ne pas vouloir réellement participer au concours de beauté. En France, le règlement du concours Miss France a quant à lui changé à l’initiative d’Alexia Laroche-Joubert. Désormais, il faut être de sexe féminin « à l’état civil ». Cela a par exemple permis à l’actrice transgenre Andréa Furet de participer à l’élection de Miss Ile-de-France l’an passé.