Guerre Israël-Hamas : Crise politique en Israël, Gantz démissionne du gouvernement de son rival Netanyahou
désaccords sur Gaza•Benny Gantz estime que Netanyahou « empêche » Israël « d’avancer vers une réelle victoire » dans la guerre contre le Hamas20 Minutes avec AFP
En Israël, l’union politique autour de Benyamin Netanyahou est en train d’imploser. Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a en effet annoncé dimanche soir sa démission du gouvernement, sur fond de désaccords avec le Premier ministre sur la conduite de la guerre à Gaza.
« Netanyahou nous empêche d’avancer vers une réelle victoire. C’est pourquoi nous quittons aujourd’hui le gouvernement d’urgence avec le cœur lourd mais sans regret », a déclaré lors d’une allocution solennelle à la télévision ce rival du Premier ministre.
Netanyahou demande à Gantz de revenir sur son choix
Si cet ancien général a appelé le Premier ministre à la tenue d’élections anticipées, sa démission ne devrait pas, dans l’immédiat, provoquer de grands bouleversements politiques. Benyamin Netanyahou, chef du grand parti de la droite Likoud, dispose toujours d’une majorité de 64 députés sur 120 au Parlement israélien, grâce à l’appui de ses alliés d’extrême droite.
Très vite, le Premier ministre a répondu à Benny Gantz sur le réseau social X. « Israël est engagé dans une guerre existentielle sur plusieurs fronts. Benny, ce n’est pas le moment d’abandonner la campagne, c’est le moment d’unir nos forces », a exhorté le chef du gouvernement.
Ministre sans portefeuille dans le cadre d’un gouvernement élargi après l’attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre à Gaza, Benny Gantz, chef du parti de l’Union nationale (centre) avait lancé le 18 mai un ultimatum à Benyamin Netanyahou. Mettant sa démission dans la balance, il exigeait l’adoption par le cabinet de guerre d’un « plan d’action » sur la question de l’après-guerre dans la bande de Gaza.
« Il reste beaucoup d’otages que nous n’avons pas réussi à ramener à la maison. C’est aussi ma responsabilité », a déploré Benny Gantz dimanche soir. La question des otages constitue d’ailleurs la « principale raison » de la démission de Benny Gantz, décrypte Mairav Zonszein, analyste à l’International Crisis Group (ICG).
Un ministre d’extrême droite exige d’entrer au cabinet de guerre
Selon cette experte, l’ancien chef de l’armée israélienne apparaissait aux yeux de beaucoup à l’international, « surtout aux Etats-Unis », comme étant un « modéré » du cabinet de guerre dirigé par Benyamin Netanyahou. Avec son départ, ainsi que celui de son allié Gadi Eizenkot, il ne reste plus que trois hommes dans ce haut lieu du pouvoir, dont le Premier ministre et son ministre de la Défense Yoav Gallant. Dimanche soir, le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir a pour sa part exigé d’entrer au cabinet de guerre.
Avec le départ de Benny Gantz, Benyamin Netanyahou se trouve dans une position délicate, abandonné par ce centriste et sous la pression de ses alliés d’extrême droite qui ont menacé de quitter le gouvernement en cas d’accord avec le Hamas. Favori pour former une coalition en cas d’élections anticipées, Benny Gantz a toutefois perdu ces dernières semaines de précieux points dans les sondages d’opinion, note encore Mairav Zonszein.