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Où en sont les négociations pour une trêve à Gaza ?

Guerre Israël – Hamas : Durée, otages, médiateurs… Où en sont les négociations pour une trêve à Gaza ?

Récap'Une trêve de six semaines, pour la durée du ramadan, pourrait bientôt être signée
Xavier Regnier

X.R. avec AFP

L'essentiel

  • Des négociations sont en cours au Caire avec l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis comme médiateurs, entre les représentants d'Israël et du Hamas, pour tenter de parvenir à une trêve de 6 semaines avant le ramadan.
  • Le cessez-le-feu devrait être accompagné de la libération de 42 otages à Gaza contre celle de prisonniers palestiniens en Israël. Le Hamas demande aussi le retour des déplacés dans le nord de Gaza et plus d'aide humanitaire.
  • Pour la première fois, les Etats-Unis ont parachuté samedi 38.000 repas à Gaza. Mais l'ONU insiste sur la nécessité de multiplier les voies d'acheminement terrestres et demande à Israël de faciliter l'entrée de plus de camions d'aide humanitaire.

Le drame d’une distribution alimentaire à Gaza jeudi, qui a fait 118 morts et 760 blessés entre mouvement de foule et tirs israéliens, avait mis les discussions sur pause. Les négociations pour un cessez-le-feu ont repris ce dimanche au Caire, dans l’espoir de mettre en place une trêve le temps du ramadan. Qui discute ? Quelles sont les conditions évoquées ? Sur quoi les négociations sont-elles bloquées ? Qu’en est-il de l’aide humanitaire ? 20 Minutes fait le point.

Qui négocie la trêve ?

Comme souvent dans le dossier israélo-palestinien, l’Egypte a endossé le rôle d’arbitre régional. Le Caire accueille actuellement les délégations des parties prenantes. Selon un média progouvernemental égyptien, des représentants du Qatar et des Etats-Unis sont arrivés dans la capitale égyptienne. Les trois pays semblent ainsi former un triangle de médiateurs, où Washington est l’allié d’Israël et le Qatar représente les intérêts palestiniens.

Mais les deux belligérants sont évidemment les principaux décisionnaires. D’un côté, les envoyés du Hamas doivent « donner une réponse à la proposition élaborée à Paris » fin janvier, a indiqué une source proche du mouvement islamiste. De l’autre, Israël doit aussi donner son feu vert à l’accord, alors que son Premier ministre Benyamin Netanyahou insiste pour lancer une opération militaire à Rafah.

Quelles sont les conditions prévues et qu’est-ce qui coince ?

Dans la continuité du texte préparé à Paris, les médiateurs s’entendent sur une pause de six semaines des combats et la libération de 42 otages retenus à Gaza contre celle de Palestiniens emprisonnés par Israël. L’objectif est de parvenir à une trêve avant le début du mois du jeûne musulman, qui commencera les 10 ou 11 mars cette année. « Les Israéliens ont accepté en principe les éléments de l’accord », a assuré samedi un haut responsable américain.

Un accord pourrait être signé d’ici « 24-48 heures », selon le Hamas. Mais le groupe au pouvoir à Gaza demande désormais « le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l’aide humanitaire ». Le mouvement palestinien réclame en outre un cessez-le-feu permanent et un retrait israélien contre la libération des otages détenus à Gaza. Autant d’éléments qui peuvent compromettre la signature israélienne, alors que Benyamin Netanyahou a promis de « détruire » le groupe considéré comme terroriste.

Qu’en est-il de l’aide humanitaire ?

La bousculade mortelle de jeudi a mis en évidence l’insuffisance de l’aide humanitaire et les difficultés d’acheminement dans le territoire bouclé par Israël. Pour la première fois depuis le début du conflit, les Etats-Unis ont parachuté samedi 66 colis contenant 38.000 repas sans porc, dans une opération conjointe avec la Jordanie.

Mais les livraisons aériennes ou maritimes « ne peuvent pas se substituer à la nécessaire entrée de l’aide par autant de voies terrestres que possible », a insisté un haut responsable américain. Washington va « insister auprès d’Israël pour qu’il facilite l’entrée de davantage de camions », a affirmé Joe Biden. Samedi, le Conseil de sécurité de l’ONU a également exprimé sa « grave préoccupation » face à l’insécurité alimentaire à Gaza et appelé à la livraison sans entraves d’une aide humanitaire « à grande échelle ».