Guerre Israël-Hamas : Ultimatum sur l’offensive à Rafah, aide humanitaire bloquée par des manifestants
récap'•« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur le conflit qui s’est déclaré au Proche-Orient20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre, sur le sol israélien, à partir de la bande de Gaza.
- En représailles, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, pilonnant sans relâche le territoire assiégé où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens et lançant une opération terrestre le 27 octobre.
- Ce lundi, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou, a posé un ultimatum concernant l’offensive à Rafah, dernière poche où sont réfugiés les habitants de la bande de Gaza.
Pour mieux comprendre les derniers événements sur le conflit entre le mouvement islamiste palestinien du Hamas et Israël, 20 Minutes fait le point tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées diplomatiques ou le bilan dramatique des combats, voici l’essentiel de la journée.
Le fait du jour
Le Hamas cédera-t-il à l’ultimatum d’Israël ? « Le monde doit savoir et les dirigeants du Hamas doivent savoir : si d’ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah », a averti Benny Gantz. Le ministre israélien, membre du cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou, a alerté qu’Israël lancerait une offensive contre la ville de Rafah si les otages israéliens détenus à Gaza n’étaient pas libérés d’ici au ramadan.
« A ceux qui disent que le prix est trop élevé, je dis clairement : le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan », a-t-il ajouté dans un discours devant la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, réunie à Jérusalem. Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars. Benny Gantz a affirmé qu’une offensive se ferait, de manière coordonnée et dans le cadre d’un dialogue avec Américains et Egyptiens, « en facilitant l’évacuation des civils » pour minimiser « autant que possible » le nombre de victimes dans leurs rangs.
La phrase du jour
« Les Palestiniens subissent aussi bien le colonialisme que l’apartheid » »
Le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Maliki, a déclaré devant la plus haute juridiction de l’ONU que son peuple subissait le « colonialisme et l’apartheid » et demandé aux juges d’appeler à la fin de l’occupation israélienne. « Certains s’indignent de ces paroles mais ils devraient s’indigner de la réalité qui est la nôtre », a-t-il déclaré devant la Cour internationale de justice (CIJ). La juridiction, qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner.
Riad Al-Maliki a appelé la Cour à déclarer l’occupation illégale et à ordonner d’y mettre fin « immédiatement, totalement et sans condition ». « Une justice retardée équivaut à un déni de justice et le peuple palestinien est privé de justice depuis bien trop longtemps », a-t-il affirmé devant les magistrats. « Il est temps de mettre fin aux deux poids, deux mesures dont souffre le peuple palestinien depuis trop longtemps ».
Le chiffre du jour
26. Presque à l’unanimité les membres de l’Union européenne ont réclamé d’une seule voix une trêve dans les bombardements et les combats dans la bande de Gaza. Vingt-six pays sur les 27 de l’UE ont réclamé une « pause humanitaire immédiate », a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Cette demande, que la Hongrie n’a pas reprise à son compte, signifie un « arrêt des combats » afin de permettre ensuite un cessez-le-feu durable, a expliqué Josep Borrell lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.
La tendance du jour
Malgré la menace d’une famine à Gaza, certains Israéliens sont allés bloquer des camions d’aide humanitaire à la frontière pour faire pression sur « l’ennemi ». Une centaine de manifestants sont réunis dimanche devant le point de passage de Nizzana, à la limite du Sinaï égyptien et du Néguev israélien, séparés par une haute clôture auréolée de barbelés. A cause de la manifestation, les convoyeurs qui attendent de l’autre côté de la frontière, en Egypte, n’ont pu franchir la porte d’Israël.
Notre dossier sur la guerre entre Israël et le HamasDavid Rudman, 35 ans, est venu dimanche matin de Jérusalem, à trois heures de route, pour empêcher la nourriture, le fioul et des médicaments d’entrer à Gaza. « Vous vous dites peut-être que ce n’est pas acceptable de ne pas laisser entrer la nourriture et l’eau. Mais compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes, c’est acceptable », tranche-t-il, en évoquant le sort des otages. Selon un sondage de la chaîne israélienne 12 publié fin janvier, 72 % des Israéliens estiment que l’aide humanitaire ne devrait pas entrer à Gaza tant que les otages ne sont pas relâchés.