vers un État palestinien ?Les Européens insistent sur la « solution à deux Etats »

Guerre Hamas-Israël : « La solution à deux Etats est la seule possible », insistent les Européens

vers un État palestinien ?Les référents européens en matière de diplomatie ont rencontré Benyamin Netanyahu. Ils en ont profité pour soutenir la « solution à deux Etats » afin de mettre fin au conflit
M.F. avec AFP

M.F. avec AFP

L'essentiel

  • Plus de 100 jours après le début des heurts qui opposent le Hamas à Israël, les membres de l’Union européenne ont pris position en faveur d’une solution à deux Etats pour assurer une paix durable dans cette région du Moyen-Orient.
  • Quelque temps après que les Etats-Unis aient évoqué cette alternative, les ministres des 27 ont rencontré leurs homologues israélien et palestinien afin de présenter une « approche globale » pour mener vers une paix durable.
  • Cependant, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, refuse toujours fermement d’envisager cette possibilité, ne reconnaissant pas l’autorité palestinienne sur le territoire de Gaza.

L’Europe s’aligne sur les prérogatives de Joe Biden. « Israël doit accepter une solution à deux Etats pour mettre fin à la guerre et garantir sa sécurité », ont souligné des ministres des Affaires étrangères de l’UE avant une réunion où ils rencontreront séparément leurs homologues israélien et palestinien. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, a indiqué avoir présenté aux ministres des 27 « une approche globale » pour aller vers une paix durable.

Dans un document de travail remis aux 27, que nos confrères de l’AFP ont obtenu en copie, Josep Borrell assure qu’il faut préparer dès « maintenant » les conditions de cette paix. « Ce que nous nous voulons, c’est bâtir une solution à deux Etats. Parlons-en », a lancé le chef de la diplomatie européenne devant les journalistes à Bruxelles, alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réaffirmé son opposition à une « souveraineté palestinienne ».

« Seule solution » envisageable

« Quelles sont les autres solutions auxquelles ils pensent ? », s’est-il interrogé. « Faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ? », a-t-il ajouté. Les Israéliens « sont en train de semer les graines de la haine pour des générations à venir », a poursuivi Borrell, pour qui Israël ne peut construire la paix « seulement » par la guerre. Il reconnaît toutefois que les Européens disposent de peu de moyens de pression réels sur Israël.

Une solution à deux Etats, palestinien et israélien vivant côte à côte, est la « seule solution », ont martelé plusieurs ministres, dont la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. « Même ceux qui ne veulent pas en entendre parler n’ont jusqu’à présent proposé aucune alternative », a-t-elle affirmé.

Dans ce contexte, le refus d’Israël d’une telle solution est « inquiétant », a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui participe lundi à sa première réunion ministérielle à Bruxelles depuis son arrivée au Quai d’Orsay. Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a quant à lui, qualifié le positionnement d’Israël d' « inacceptable ».

Un va-et-vient diplomatique

Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz rencontrera les ministres de l’UE dans la matinée, puis ce sera le tour de celui de l’Autorité palestinienne Riyad al-Maliki dans l’après-midi. Aucune rencontre entre les deux hommes n’est prévue.

Les chefs de la diplomatie de l’UE vont également rencontrer, lors d’un déjeuner de travail, leurs homologues égyptien Sameh Choukry, saoudien Fayçal ben Farhane et jordanien Ayman Safadi, ainsi que le secrétaire général de la Ligue Arabe Ahmed Aboul Gheit. Autant de pays et d’organisations qui pourraient jouer un rôle important - aussi bien économique que politique - après la guerre.

Et un nombre de victimes qui ne cesse de croître

Les pays de l’UE sont inquiets du nombre de victimes civiles et ont appelé à plusieurs reprises à des trêves humanitaires. Mais, très divisés, ils ne sont jusqu’à présent pas parvenus à aller au-delà, et à se mettre d’accord sur un appel à un cessez-le-feu, auquel certains pays, comme l’Allemagne, s’opposent, soulignant le droit d’Israël à se défendre.

La guerre, qui a dévasté la bande de Gaza et déplacé plus de 80 % de la population, a été déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels. En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 25.000 personnes ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien.