Guerre Hamas-Israël : Catherine Colonna évoque les « crimes sexuels » et Benyamin Netanyahou son « cœur brisé »
Récap '•« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur la guerre qui s’est déclarée au Proche-Orient. Voici le bilan de ce 72e jour de conflitM.P. avec AFP
L'essentiel
- La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre, sur le sol israélien, depuis la bande de Gaza.
- En représailles, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, pilonnant sans relâche le territoire assiégé où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens et lançant une opération terrestre le 27 octobre.
- Ce vendredi, la ministre française des Affaires étrangères a appelé dimanche en Israël à une « nouvelle trêve immédiate et durable » dans la bande de Gaza.
Pour mieux comprendre les derniers événements sur le conflit entre le mouvement islamiste palestinien du Hamas et Israël, 20 Minutes fait le point tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées diplomatiques ou le dramatique bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.
Le fait du jour
Catherine Colonna en visite à Tel-Aviv. La ministre française des Affaires étrangères a appelé à une « nouvelle trêve immédiate et durable » dans la bande de Gaza, se disant « préoccupée » par la situation des Palestiniens et des otages israéliens après plus de deux mois de guerre. « Trop de civils sont tués », a déclaré Catherine Colonna à l’issue d’une rencontre avec son homologue israélien, Eli Cohen, à Tel-Aviv.
La cheffe de la diplomatie française a également rappelé que trois Français sont « retenus, disparus ou otages dans la bande de Gaza » et que la France ne ménage pas ses efforts pour les faire libérer. Rencontrant les familles des Français disparus, la cheffe de la diplomatie a souligné que la France « n’oublie pas » les personnes « assassinées avec une cruauté absolue, dont 41 compatriotes » le 7 octobre, en rappelant en particulier les crimes dont les femmes ont été victimes. « Toute négation, toute relativisation de ces crimes sexuels est inacceptable mais surtout indigne. C’est une insulte à la conscience humaine », a-t-elle assuré avant d’ajouter : « les faits sont réels. Les faits parlent. Il faut avoir le courage de les regarder en face, comme ils sont une barbarie que rien, jamais, ne peut justifier. »
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a qualifié tout appel au cessez-le-feu « d’erreur » et de « cadeau pour le Hamas », le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, auteur des massacres du 7 octobre.
Le chiffre du jour
12. Au moins 12 personnes ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas. Au total, 18.800 personnes, à 70 % des femmes, des enfants et adolescents, selon le groupe islamiste, ont été tuées depuis le début de l’offensive qu’Israël a lancée en représailles sur Gaza.
La phrase du jour
« L’équipe (qui s’est rendue dans l’hôpital) a décrit le service des urgences comme un ''bain de sang'', avec des centaines de patients blessés à l’intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute. » »
Tels sont les mots de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a publié un communiqué, ce dimanche. Le service des urgences de l’hôpital al-Shifa dans le nord de Gaza, dévasté par les bombardements israéliens, est « un bain de sang », a prévenu dimanche l’organisation qui a envoyé une équipe sur place pour y livrer du matériel médical. L’OMS a également souligné que « des dizaines de milliers de personnes déplacées » se sont réfugiées dans l’enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l’abri.
La tendance du jour
Des proches d’otages israéliens se sont à nouveau rassemblés samedi soir à Tel-Aviv, exhortant le gouvernement à présenter rapidement un nouveau plan pour obtenir la libération des leurs, après l’annonce de la mort de trois otages israéliens tués par erreur par l’armée dans la ville de Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a « répondu » dimanche aux familles, affirmant lors de la réunion hebdomadaire de son cabinet : « nous nous battrons jusqu’au bout. Nous atteindrons tous nos objectifs : éliminer le Hamas, libérer tous nos otages et faire en sorte que Gaza ne redevienne pas un centre de terrorisme, d’incitation ou d’attaques contre l’Etat d’Israël ».
Notre dossier sur la guerre Hamas-IsraëlBenjamin Netanyahou a également déclaré vouloir maintenir « la pression militaire » contre le Hamas, malgré l’émotion suscitée en Israël par la mort de trois otages tués « par erreur » par des soldats. La mort des trois otages « m’a brisé le cœur. Cela a brisé le cœur de la nation tout entière », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a toutefois ajouté que « la pression militaire est nécessaire tant pour le retour des otages que pour assurer la victoire sur nos ennemis ».
Plusieurs médias affirment qu’après le fiasco pour l’armée des trois otages tués, les autorités israéliennes reprennent le chemin des négociations. Sans parler clairement d’éventuelles tractations, Netanyahou a effectivement affirmé samedi soir : « Les directives que je donne à l’équipe de négociateurs se basent sur cette pression et sans elle nous n’avons rien. » Le site d’informations américain Axios a fait état d’une rencontre ce week-end entre David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, et le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, en Europe pour discuter d’une seconde trêve en vue de la libération d’otages. Selon le site du quotidien israélien Haaretz, la rencontre a bien eu lieu.