PédagogieEntre propagande et photos choquantes, comment s’informer sur la guerre ?

Guerre Hamas - Israël : Comment s’informer sur les réseaux sociaux sans se prendre les pieds dans le tapis ?

PédagogieFace aux nombreuses fausses informations et images choquantes qui circulent autour de la guerre Hamas-Israël, « 20 Minutes » revient sur quelques conseils à adopter pour s’en prémunir
Lina Fourneau

Lina Fourneau

L'essentiel

  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le conflit se déroule également sur les réseaux sociaux.
  • Les deux camps s’affrontent à coups de tweets interposés et pour l’internaute, difficile de faire le tri entre vraie information et message de propagande. S’ajoute à cela la difficulté des images, parfois choquantes et sordides.
  • Pour vous aider, 20 Minutes vous livre quelques bonnes pratiques sur les réseaux sociaux.

Depuis les attaques perpétrées en Israël par le groupe palestinien du Hamas, ce samedi, difficile de faire le tri entre toutes les informations visibles sur les réseaux sociaux. C’est pourtant un phénomène commun à chaque guerre qui entraîne à chaque fois son lot de fausses informations et d’images sordides. La guerre en Ukraine en témoignera.

Ces derniers jours, le flux d’informations circule excessivement vite autour de la guerre entre le Hamas et Israël. Sur X (ex-Twitter), près 50 millions de messages ont été échangés dans le monde en un seul week-end. Mais tout n’est pas bon à prendre parmi cette quantité de publications et se cache parfois des messages de propagande à la fois israélienne ou palestienne, mais aussi de violentes images de cadavres ou d’exécutions délibérément affichées aux yeux de tous. Comment s’en prémunir en s’assurant une information juste sur la guerre ? 20 Minutes vous offre quelques billes.

  • Faire confiance à ses abonnements et se méfier des inconnus

Sur les réseaux sociaux, nous avons l’habitude de suivre certains comptes. La plupart du temps, nous savons qui se cache derrière que l’on soit sur Instagram, TikTok ou X (ex-Twitter). Pour ce dernier, le rachat du réseau social par Elon Musk joue beaucoup sur la quantité de fausses informations qui y circulent. Exit la certification de compte « sérieux », faites place désormais à l’abonnement Twitter Blue assurant à n’importe qui sa petite tribune en prétextant être un compte officiel.

Ne vous y trompez pas, ce n’est pas parce qu’il y a un coche bleu que ce compte ne relaye pas la propagande d’un camp ou d’un autre. Dans ces moments de conflit, faites confiance aux comptes que vous connaissez déjà et privilégiez la catégorie « Abonnements » plutôt que « Pour vous ». Lorsqu’un compte publie une information, demandez-vous de qui il s’agit, regardez sa biographie et les contenus publiés auparavant. Par exemple, si le compte a été créé au lendemain de l’attaque, il s’agit probablement d’un profil peu fiable.

  • Ne pas partager une image dont vous n’êtes pas certain

Des doutes sur des images ou des messages, nous en avons tous. Mais le tout est de l’inspecter davantage avant de la partager sans en être sûre. Pour vérifier une photo par exemple, il est possible de faire une recherche d’image inversée via les moteurs de recherche Google ou Yandex. Ces outils sont de véritables alliés dans vos recherches car ils aident à remonter les occurrences d’une image et ainsi de voir si la publication est vraiment actuelle ou non. Si le doute persiste, notre équipe de vérifications des informations « Fake off » est également disponible pour répondre à toutes vos questions sur l’adresse e-mail suivant : [email protected]

Attention également aux célèbres boucles WhatsApp où peuvent circuler de nombreuses images sordides ou des fausses informations qui passent hors des radars. Si votre oncle par alliance ou votre collègue vous envoie par exemple des photos d’enfants israéliens en cage, ne repartagez pas immédiatement la nouvelle dans une autre conversation. Prenez du temps et cherchez l’information sur votre moteur de recherche, peut-être la trouverez-vous sur un média fiable et vérifiée… ou peut-être pas. L’image d’enfants israéliens en cage avait par exemple été publiée avant les attaques de samedi, expliquait plus tôt notre service de fact checking.

  • Filtrer les photos

Sur les réseaux sociaux, il est aussi possible de filtrer les images et les contenus sensibles. La plupart proposent dans leurs paramètres d’activer un cache pour ne pas être exposé immédiatement aux images comme les bombardements ou les corps ensanglantés. Il est également possible de définir des termes à invisibiliser, par exemple « explosion » ou « morts ». Faites également attention à certains hashtags, certains peuvent s’avérer être des mines à fake news.

  • Se laisser du temps

Aux premiers jours d’un conflit, les informations sur les réseaux sociaux vont très vite, trop vite. Ce mercredi, les termes « Hamas » et « Gaza » figurent en haut des tendances sur X et le second compte désormais près de 170.000 publications sur le réseau social. Il est probable toutefois que parmi ce flux, de nombreuses images et affirmations circulent sans vérification. Face à ce déferlement, il faut prendre parfois du temps. Cette actualité peut devenir anxiogène et il est important de s’en déconnecter afin de souffler loin des réseaux sociaux.

  • Faire confiance aux professionnels

Nous le répéterons jamais assez, les médias sont vos meilleurs outils pour comprendre l’information et la décrypter. Depuis plusieurs jours, au sein des rédactions, les sources sont recoupées et vérifiées. Chez 20 Minutes, nous avons même décidé de couvrir entièrement la guerre en direct, mais aussi grâce à des témoignages et des interviews d’experts. Nous restons également à disposition pour toutes vos questions et incertitudes autour de ce conflit.