Grèce : La droite de Mitsotakis favorite des législatives ce dimanche
ELECTIONS•Le 21 mai, Kyriakos Mitsotakis avait remporté une large victoire aux législatives, mais pas suffisamment pour former un gouvernement sans devoir nouer d’alliance20 Minutes avec AFP
Bis repetita en Grèce. Les électeurs sont en effet appelés aux urnes pour la deuxième fois en un peu plus d’un mois. Et l’ancien Premier ministre de droite Kyriakos Mitsotakis part largement favori des législatives de ce dimanche, qu’il espère remporter en décrochant une majorité absolue pour former « un gouvernement stable ». Face à lui, le dirigeant de la gauche Syriza, Alexis Tsipras, a promis de lutter « jusqu’à la dernière seconde » malgré la déroute amère de son camp lors du précédent scrutin le 21 mai.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07 heures. Des sondages effectués à la sortie des urnes seront publiés au moment de la fermeture des bureaux à 19 heures.
Le camp de Mitsotakis veut gagner seul
Grand favori des sondages donc, Kyriakos Mitsotakis, chef du gouvernement de 2019 à la fin mai, avait remporté il y a cinq semaines une large victoire en s’adjugeant 40,8 % des suffrages. Le double de Syriza. Mais cette avance ne lui avait pas apporté la majorité absolue requise pour former un gouvernement sans devoir nouer d’alliance. Le dirigeant de Nouvelle-Démocratie (ND) avait exclu de bâtir une coalition et réclamé de nouvelles élections.
Les tout derniers sondages accordent à la droite entre 37,8 % et 45 % des intentions de vote. Pour Syriza, qui n’a enregistré que 20,07 % des suffrages le 21 mai, soit une chute de 11,5 points par rapport à 2019, le recul pourrait encore s’accentuer. Les pronostics le situent à entre 16,8 % et 20 %.
Un risque de lassitude des électeurs
Kyriakos Mitsotakis, ancien étudiant de Harvard qui a d’abord fait carrière dans la finance à Londres, compte sur un mode de scrutin qui accorde cette fois-ci au parti arrivé en tête un « bonus » pouvant aller jusqu’à 50 sièges. Mais le leader de 55 ans fait face à deux écueils potentiels.
D’une part, l’éventuelle lassitude des électeurs, appelés deux fois aux urnes en peu de temps. D’autre part l’émiettement des voix notamment à droite des conservateurs où trois petites formations se disputent les suffrages des sympathisants d’extrême-droite. Elles doivent enregistrer au moins 3 % des voix pour envoyer des députés siéger au parlement. Or le nombre de partis représentés à la Vouli aura arithmétiquement des conséquences sur le nombre de sièges attribués à Nouvelle-Démocratie.
Tsipras s’inquiète pour les acquis sociaux
En mai, en se détournant largement de Syriza, les Grecs ont montré qu’ils voulaient définitivement tourner la page des années d’âpre crise financière et de plans de sauvetage aux conditions drastiques qui les ont considérablement appauvris. Kyriakos Mitsotakis n’a d’ailleurs cessé de brandir son bilan économique, marqué par une croissance de 8,3 % en 2021 et de 5,9 % en 2022 et un chômage en baisse.
Mais Alexis Tsipras, ancien Premier ministre (2015-2019), a mis en garde contre le fait de donner à Mitsotakis un « chèque en blanc » pour mener à bien un « agenda caché » de politiques annulant les acquis sociaux.