Il avait promis de se comporter « en dictateur » le 1er jour de sa présidence et Donald Trump a, sitôt investit 47e président des Etats-Unis, tenu parole en commençant à signer une batterie de décrets. Sortie de l’OMS et des accords de Paris, décret anti-transgenre et établissement de l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique… 20 Minutes fait le point sur cinq mesures chocs annoncées par Donald Trump.

Déclaration de l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique

« Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays », a lancé Donald Trump dans son discours d’investiture. Une parole immédiatement concrétisée par la signature d’un décret déclarant l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique.

« Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent », a poursuivi le 47e président des Etats-Unis qui compte reprendre la construction de son mur à la frontière et aussi s’attaquer au droit d’asile et au droit du sol.

Avec un premier effet immédiat : Sitôt ce décret pris, la plateforme de demandes d’asile lancée par l’administration Biden a cessé de fonctionner. « Les rendez-vous existants ont été annulés », indique le service sur son site internet.

Le (nouveau) retrait des accords de Paris

Il l’avait acté durant son premier mandant avant que Joe Biden ne revienne dessus. C’est sans surprise que dès sa seconde prise de fonction à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump a signé le retrait de son pays des accords de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique.

« Je me retire immédiatement de l’accord de Paris sur le climat, une escroquerie injuste et unilatérale », a lancé Donald Trump devant des milliers de personnes réunies dans un stade de Washington, avant de signer devant eux les documents. « Les États-Unis ne saboteront pas leurs propres industries pendant que la Chine pollue en toute impunité », a-t-il poursuivi.

La sortie de « l’escroquerie » OMS

« L’OMS nous a escroqués », a accusé le républicain en signant ce décret, quelques heures seulement après avoir été investi, justifiant ce retrait par l’écart des contributions financières américaines et chinoises.

Donald Trump avait lors de la pandémie de Covid-19 vivement critiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par la gestion de cette dernière.

Dans ce texte, il exhorte les agences fédérales à « suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des Etats-Unis à l’OMS » et les enjoint d' « identifier des partenaires américains et internationaux crédibles » capables d' « assumer les activités précédemment entreprises par l’OMS ».

Les Etats-Unis sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève. Selon l’OMS, ils contribuent à son financement via une cotisation indexée sur leur PIB, mais aussi par le biais de contributions volontaires.

La grâce présidentielle pour les assaillants du Capitole

« Nous espérons qu’ils sortiront cette nuit », a souhaité Donald Trump, en signant le décret de grâce présidentielle pour les personnes condamnées pour participation à l’assaut du Capitole. « Environ 1.500 personnes [qui] seront complètement graciées », a-t-il déclaré depuis le Bureau ovale.

« Cette proclamation met fin à une grave injustice nationale infligée au peuple américain au cours des quatre dernières années et commence un processus de réconciliation nationale », selon le texte du décret publié par la Maison-Blanche.

Sont notamment concernées les membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, condamné à dix-huit ans de prison. Condamné en septembre 2023 à vingt-deux ans de prison, soit la plus lourde peine prononcée pour l’assaut contre le Capitole, l’ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, reçoit également une grâce intégrale.

Le décret annule également les poursuites encore en cours contre quelques centaines de personnes. Les participants à l’assaut du Capitole « ont été traités très injustement », a-t-il réaffirmé. « Les juges ont été absolument impitoyables. Les procureurs aussi », a insisté Donald Trump.

La fin de l’aide aux transgenres

Il avait largement fait campagne contre ce qu’il nomme « l’idéologie woke ». « A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin », a lancé Donald Trump lors de son investiture à Washington.

« Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable », a complété un décret publié par la Maison-Blanche dans la soirée, et qui devra être appliqué par toutes les agences fédérales. Ainsi, le troisième choix de genre sur les fiches de renseignement d’état civil devrait disparaître, de même que les programmes d’accompagnement et d’aide aux personnes transgenres ou en transition.

« Les fonds fédéraux ne doivent pas être utilisés pour promouvoir l’idéologie de genre », affirme le même décret, qui entend « restaurer la vérité biologique ».