Etats-Unis : Après les critiques, l’accord de peine pour le « cerveau » du 11-Septembre annulé
revirement•Khalid Cheikh Mohammed avait accepté mercredi la réclusion à perpétuité plutôt qu’un procès. Mais ça, c’était avant l’intervention du ministre américain de la Défense20 Minutes avec AFP
Un coup de théâtre. Alors que Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le « cerveau » des attentats du 11 septembre 2001, allait échapper à la peine de mort, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a révoqué vendredi l’accord de peine négocié pour lui.
La révocation est effective pour les deux coaccusés, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, détenus dans la base militaire américaine de Guantánamo et concernés par l’accord qui leur évitait la peine capitale. « J’ai décidé, étant donné l’importance de la décision de conclure des accords de peines avant le procès avec les accusés (…), que la responsabilité d’une telle décision devrait me revenir », explique le ministre dans une brève note.
Un accord qui avait choqué des familles de victimes
L’accord annoncé mercredi avait choqué beaucoup des proches des près de 3.000 victimes du 11-Septembre. Il ajoute révoquer ainsi l’autorité de Susan K. Escallier, qui supervisait le dossier en tant que haute-responsable du ministère de la Défense pour les commissions militaires, sur les trois affaires, dont il se saisit. « Avec effet immédiat, dans l’exercice de mon autorité, je révoque ainsi les trois accords » de peine négociée signés mercredi, est-il précisé.
L’accord le concernant permettait notamment à Khalid Cheikh Mohammed d’éviter un procès où il encourrait la peine de mort, en échange d’une sentence de réclusion criminelle à perpétuité, selon les médias américains.
Les accusés souhaitaient rester à Guantanamo
Les trois hommes sont accusés de terrorisme et du meurtre de près de 3.000 personnes dans les attentats à New York et Washington, un des épisodes les plus traumatiques de l’histoire des Etats-Unis. Ils n’ont jamais été jugés, la procédure devant les amener en procès s’étant enlisée autour de la question de savoir si les tortures qu’ils ont subies dans les prisons secrètes de la CIA entachaient les preuves à leur encontre.
En mars 2022, les avocats des prisonniers avaient confirmé que des négociations se déroulaient en vue d’un possible accord de peine négociée, plutôt qu’une traduction devant le tribunal militaire de Guantanamo. Les accusés souhaitaient notamment obtenir la garantie de demeurer à Guantanamo, plutôt que d’être transférés dans un pénitencier fédéral, sur le continent américain, dans une cellule à l’isolement.