Etats-Unis : Le fils de Joe Biden, Hunter, jugé dès ce lundi pour détention illégale d’arme
A la barre•Hunter Biden est accusé d’avoir menti sur son état de santé pour obtenir l’arme, alors qu’il était encore addict à la drogue20 Minutes avec AFP
Aux Etats-Unis, un Biden succède à Donald Trump sur le banc des accusés. Le procès d’Hunter, le deuxième fils de Joe Biden, pour détention illégale d’arme s’ouvre ce lundi devant un tribunal fédéral. Un épisode judiciaire inédit et risqué pour la campagne de son père démocrate.
Avec un passé semé d’addictions et d’anciennes affaires douteuses à l’étranger, Hunter Biden est une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considèrent comme le talon d’Achille de Joe Biden. Et l’ouverture de son procès intervient au moment où le soufflé de la reconnaissance historique de culpabilité de Donald Trump dans son procès pénal à New York n’est pas encore retombé. Les démocrates n’ont ainsi aucun intérêt à ce que ce procès ne remplace les titres de la presse américaine sur la condamnation de Donald Trump, par exemple si Joe Biden avait un mot pour son fils.
Un mensonge au cœur du procès
Hunter Biden est accusé par des procureurs fédéraux d’avoir menti en remplissant des formulaires pour l’acquisition d’un revolver en 2018, dans lesquels il niait une addiction à la drogue qu’il a reconnue par la suite. Au cours des deux semaines d’audience prévues, il sera sans doute convoqué son livre Les Belles Choses (2021), dans lequel il raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, d’éphémères amours avec la veuve de son frère…
Hunter Biden affirme en avoir fini avec quatre ans d’addictions en 2019, c’est-à-dire après l’achat controversé du revolver. Or en 2018, sur un formulaire pour un achat d’une arme à feu, il s’est décrit comme non toxicomane. Une contradiction au cœur de l’argumentaire de l’accusation, estimant qu’il s’agit là d’un mensonge, puni par la loi américaine. Mais la défense conteste ce mensonge, arguant que Hunter Biden ne s’estimait pas, au moment de remplir le formulaire, toxicomane et souligne que le terme ne lui a pas été expliqué.
« Quelqu’un comme Hunter Biden, qui venait de terminer une cure de 11 jours et vivait ensuite avec quelqu’un de sobre, pouvait réellement penser qu’il n’était pas, à ce moment-là, un consommateur (de drogue) ou un toxicomane », a écrit son avocat Abbe Lowell dans des documents judiciaires avant l’ouverture du procès.
Par ailleurs inculpé pour fraude fiscale dans un autre dossier, Hunter Biden se défend ici de trois chefs d’accusation pour lesquels il a plaidé non coupable en octobre. Un jury de Wilmington, le fief des Biden dans le Delaware, devra se prononcer sur deux chefs d’accusation portant sur le remplissage possiblement frauduleux de documents nécessaires à l’achat d’une arme à feu, et un troisième sur la possession illégale de cette arme. Il l’a détenu 11 jours seulement, avant que sa petite amie ne la jette dans une poubelle.