Attaque de drone en Jordanie : Quelles options pour Joe Biden pour des représailles américaines contre l'Iran?
GEOPOLITIQUE•Washington assure ne « pas chercher la guerre avec l’Iran », mais Joe Biden est sous pression à neuf mois de la présidentielle de novembreP.B. avec AFP
En pleine année électorale aux Etats-Unis, la mort de trois soldats américains dans une attaque de drone imputée à des groupes pro-iraniens en Jordanie prend une dimension particulièrement politique. Accusé par Donald Trump d’être « faible » face à Téhéran, Joe Biden a promis des représailles « conséquentes », lundi, tout en assurant via un conseiller que Washington ne « cherche pas la guerre » frontale avec l’Iran.
Le président américain a rencontré lundi des hauts responsables pour discuter de la situation, dont Jake Sullivan, son conseiller à la Sécurité nationale, Brett McGurk, son conseiller pour le Moyen-Orient et son ministre de la Défense LLoyd Austin. « N’ayez aucun doute : nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, quand et comme nous le voulons », avait-il averti la veille, accusant des groupes « soutenus par l’Iran » d’être derrière la frappe. Voici les principales options à la disposition de Joe Biden.
Intensification des frappes contre les groupes pro-Iran en Irak et en Syrie
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des groupes armés pro-Iran tirent des roquettes et utilisent des drones contre les troupes de Washington et de la coalition internationale antidjihadistes, qui ont essuyé plus de 165 attaques, répercussion directe de la guerre à Gaza entre Israël, allié de Washington, et le Hamas palestinien, soutenu par Téhéran.
En représailles aux attaques sur son personnel, Washington a déjà mené plusieurs frappes en Irak et en Syrie contre des combattants de groupes armés pro-Iran. Tout comme au Yémen où des bombardements ont pris pour cible des positions des rebelles Houthis, qui eux visent le trafic maritime international au large du Yémen. Washington devrait logiquement intensifier sa riposte par « procuration ». Les Etats-Unis conservent environ 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre d’un dispositif destiné à lutter contre une éventuelle résurgence du groupe Etat islamique (EI).
Incertitude sur des frappes en Iran
« Je ne m’attends pas à ce que le président frappe l’Iran directement », répond à 20 Minutes Reuel Gerecht, analyste au think-tank Foundation for Defense of Democracies. « L’administration américaine semble paralysée par la peur d’une nouvelle ''guerre éternelle'' », juge cet ancien de la CIA. Mais selon lui, « simplement attaquer les intérêts iraniens et ses alliés » dans la région « risque de ne pas avoir d’effet dissuasif »
Parmi les cibles potentielles en Iran : des sites de fabrication de drones ou de missiles. Selon le New York Times, Washington a également dans ses cartons depuis 2015 une opération baptisée « Nitro Zeus » qui serait capable de rendre hors-service les défenses iraniennes antiaériennes et de sévèrement endommager ses systèmes de communications et son réseau électrique via des cyberattaques.
Mais même après avoir éliminé le général Qassem Soleimani, chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, lors d’une frappe près de l’aéroport de Bagdad en 2020, l’administration Trump s’était abstenue de frapper l’Iran sur son territoire. Notamment face au risque d’embrasement général et de riposte iranienne contre Israël.