mauvaises fréquentationsQui est Frédéric Fekkai, coiffeur français cité dans l’affaire Epstein ?

Affaire Epstein : Frédéric Fekkai, coiffeur français chouchou des stars cité par une accusatrice

mauvaises fréquentationsCe coiffeur français qui a fait fortune aux Etats-Unis est cité dans les documents rendus publics par la justice new-yorkaise concernant les accusations contre Jeffrey Epstein
Cécile De Sèze

C.d.S

L'essentiel

  • Une juge de New York a ordonné lundi de révéler début janvier 180 noms de personnes – victimes, proches, complices présumés – liées au réseau du financier américain Jeffrey Epstein accusé de crimes sexuels mais qui s’est suicidé en prison en 2019 avant d’être jugé.
  • Pour justifier le dévoilement des noms – dont des personnalités déjà citées dans la presse – la justice américaine s’appuie sur le fait que certaines personnes sont facilement identifiables dans des interviews publiées ces dernières années.
  • Parmi ces noms, celui du coiffeur français Frédéric Fekkai.

Le rêve américain au bout des ciseaux. Frédéric Fekkai est arrivé à 20 ans, en 1979, aux Etats-Unis pour devenir, des années plus tard, un célèbre coiffeur sur la scène hollywoodienne. Ce Français surtout connu outre-Atlantique dans le monde pailleté des stars américaines se retrouve aujourd’hui sous les projecteurs à cause d’une affaire bien sombre. Son nom est cité dans les documents judiciaires venant d’une plainte en diffamation de Virginia Giuffre, principale accusatrice de Jeffrey Epstein, publiés mercredi après l’autorisation d’une juge new-yorkaise. Il s’agit d’un dossier comprenant près de 180 noms de contacts, connaissances, proches, complices présumés ou victimes d’Epstein, qui avaient parfois été mentionnés dans les médias.

Prince Andrew, Jean-Luc Brunel, Donald Trump… C’est à côté de noms aussi célèbres que salis par l’affaire du pédocriminel retrouvé mort dans sa cellule le 10 août 2019 que l’on voit apparaître celui de Frédéric Fekkai. Il était jusque-là surtout connu pour avoir coiffé tout Hollywood, de Kim Basinger à Claudia Schiffer en passant par Sigourney Weaver et même Hillary Clinton, rapporte dans un portrait consacré au coiffeur le magazine Cote, qui s’intéresse à l’actualité locale de la Côte d’Azur. Mais le numéro de portable de Frédéric Fekkai figurait dans le « black book » de Jeffrey Epstein.

D’Aix-en-Provence à New York…

Frédéric Fekkai est originaire de Provence mais c’est à New York qu’il va à la conquête de la scène de la coupe américaine. Il ouvre son premier salon en 1989, soit dix ans après son exil, au dernier étage du luxueux grand magasin Bergdorf Goodman, selon L’Eclaireur, un site spécialisé dans la profession. Sa carrière décolle et il devient le propriétaire des « salons de coiffure les plus reconnus de New York », affirme encore le site. Sa marque de fabrique : une gamme de soin de luxe pour cheveux à base de produits naturels tels que l'huile de jojoba, l'huile d’argan, le monoï…

Le Provençal, la soixantaine aujourd’hui, ouvre également des salons en France. Et revient même à Aix-en-Provence, sa ville natale, avec une marque consacrée aux soins de luxe, baptisée Bastide, « qui célèbre le terroir et son savoir-faire », raconte l’intéressé dans une interview au magazine Luxe.

…Au livre noir de Jeffrey Epstein

Frédéric Fekkai, qui affirme s’intéresser « à la beauté en général » et « à savoir ce qui fait qu’une femme se sent belle » s’intéressait aussi aux jeunes filles, selon les documents publiés par la justice américaine. Jeffrey Epstein aurait emmené plusieurs jeunes filles dans les salons du coiffeur. Par ailleurs, Johanna Sjoberg, une autre victime potentielle du réseau de trafic sexuel de mineures, affirme pour sa part avoir entendu Jeffrey Epstein dire au téléphone « Fekkai est à Hawaï. Est-ce qu’on peut trouver des filles pour lui ? »

En 2019, un porte-parole de la chaîne de salons avait répondu au site The Daily Beast que Frédéric Fekkai « n’avait jamais été témoin de la conduite déplorable » de Jeffrey Epstein, mais qu’il était « horrifié » par les actions du pédocriminel.