Droits de l’hommeWashington demande à l’Egypte de libérer un chercheur arbitrairement détenu

Washington demande à l’Egypte de libérer un chercheur arbitrairement détenu

Droits de l’hommePatrick Zaki a été condamné mardi à trois ans de prison pour « propagation de fausses informations »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Mercredi, Washington a demandé aux autorités égyptiennes la libération immédiate du chercheur égyptien et « défenseur des droits humains » Patrick Zaki, condamné mardi à trois années de prison pour « propagation de fausses informations ».

Patrick Zaki avait été arrêté en 2020 pour « terrorisme » après avoir publié en 2019 un article parlant des violations des droits des Coptes, une minorité chrétienne du Moyen-Orient, à laquelle appartiennent 10 à 15 % des 105 millions d’Egyptiens.

A 32 ans, ce chercheur a déjà passé 22 mois en détention provisoire. Son jugement s’était tenu mardi devant un tribunal d’exception, dont les jugements ne peuvent faire l’objet d’appels. Sa condamnation a suscité une vague de condamnations internationales, notamment de l’Italie où Patrick Zaki étudiait avant d’être arrêté lors d’un voyage au Caire.

Une quarantaine d’ONG dénoncent des « violations des droits de la défense »

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a ainsi rappelé l'« engagement pour une résolution positive de l’affaire de Patrick Zaki (qui) n’a jamais cessé ». « Nous gardons confiance », a-t-elle dit mardi dans un communiqué, alors que le Sénat a voté pour lui accorder la nationalité italienne.

Plus de 40 ONG égyptiennes et internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé « un procès entaché de violations des droits de la défense ». Certaines ont affirmé que Patrick Zaki avait été frappé et électrocuté lors de sa détention. Pour marquer leur désaccord, trois militants de premier plan ont décidé de quitter le « dialogue national » lancé début mai par le gouvernement pour discuter de sujets sensibles à moins d’un an de l’élection présidentielle.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le président Abdel-Fattah al-Sissi a jeté plusieurs dizaines de milliers d’opposants en prison, selon les ONG, qui dénoncent entre autres une impitoyable répression contre les universitaires. L’Egypte occupe les derniers rangs du classement des libertés universitaires dans le monde établi par l’Academic Freedom index, aux côtés de l’Arabie saoudite et de la Chine. Le Caire, de son côté, promeut sa nouvelle « stratégie des droits humains ».