Espagne : L’enquête sur des liens entre Carles Puigdemont et la Russie se poursuit
JUSTICE•Cette décision intervient alors que les députés espagnols doivent voter mardi en première lecture une loi d’amnistie hautement controversée en faveur des séparatistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 201720 Minutes avec AFP
Le juge espagnol enquêtant sur des liens présumés entre l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont et la Russie a annoncé avoir prolongé son instruction pour six mois et affirmé que son entourage proche avait également eu des relations avec l’extrême droite allemande ou italienne. Cette décision intervient alors que les députés espagnols doivent voter mardi en première lecture une loi d’amnistie hautement controversée en faveur des séparatistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
L’adoption de cette loi était exigée par la formation de Carles Puigdemont en échange du soutien indispensable des députés de son parti Junts per Catalunya (JxCat), à la reconduction au pouvoir mi-novembre du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Dans un document judiciaire daté de vendredi et transmis lundi à la presse, le magistrat en charge de cette affaire indique avoir décidé de « prolonger l’instruction pour une durée de six mois à partir de son échéance actuelle fixée au 27 février ».
Des contacts avec le Kremlin ?
« Etant donné l’extraordinaire complexité de l’affaire, […] il est absolument impossible de terminer l’instruction » dans les délais impartis, souligne ce juge du tribunal de Barcelone. Cette enquête entend notamment déterminer si Carles Puigdemont, président régional catalan lors de la tentative de sécession, a eu des contacts avec le Kremlin et cherché à obtenir le soutien de la Russie à une éventuelle indépendance de la Catalogne en échange de « contreparties », notamment financières.
En « examinant une part importante de la documentation » versée au dossier, le juge d’instruction a « trouvé des données identifiant des personnes qui confirmeraient les relations personnelles étroites entre certaines des personnes visées par l’enquête et des individus de nationalité russe, allemande ou italienne », indique le document judiciaire.
« Des liens avec les services secrets russes »
Ces individus « occupaient, pour certains, des fonctions diplomatiques ou avaient des liens avec les services secrets russes », assure le magistrat, qui affirme que leur action entrait dans le cadre de « la stratégie politique du gouvernement russe […] de déstabilisation de la démocratie et de l’Union européenne ». « D’autres (étaient) des membres influents de partis politiques de l’extrême droite allemande ou italienne », dit encore le magistrat. Carles Puigdemont et plusieurs proches sont visés par cette enquête.