Crise migratoire aux Etats-Unis : Le calvaire des migrants haïtiens sur les bords du fleuve Rio Grande
diaporama•Sur un cliché, un agent à cheval attrape un homme par son t-shirtO.J. avec AFP
Des photos montrant des gardes-frontières à cheval en train de repousser des migrants près de Del Rio, au Texas, ont suscité lundi une forte émotion aux Etats-Unis, où le gouvernement du président Joe Biden a annoncé l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur les faits.
Sur un cliché pris par Paul Ratje, un photographe de l'AFP, un agent à cheval attrape un homme par son tee-shirt. Sur une autre, il tient un groupe à distance en faisant tourner ses rênes, dans une posture menaçante. La scène s'est produite alors que des migrants se lavaient dans le Rio Grande ou traversaient le fleuve pour aller chercher de la nourriture au Mexique et la rapporter à leur famille restée sur le sol américain. Des patrouilles équestres ont été déployées, dimanche près du fleuve Rio Grande, où des milliers de migrants, dont une majorité d'Haïtiens, campent depuis plusieurs jours dans l'espoir d'être admis aux Etats-Unis.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Des photos montrant des gardes-frontières à cheval en train de repousser des migrants près de Del Rio, au Texas, ont suscité lundi une forte émotion aux Etats-Unis. Une dizaine de milliers de migrants, dont une majorité d'Haïtiens, campent sous un pont à la frontière sud des Etats-Unis, une situation de crise humanitaire qui place le gouvernement de Joe Biden en difficulté.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Samedi, le gouvernement américain de Joe Biden avait annoncé qu'il allait accélérer le rythme des expulsions par avion des plus de 10.000 migrants, surtout des Haïtiens, regroupés depuis plusieurs jours sous un pont au Texas après avoir franchi clandestinement la frontière depuis le Mexique.
Aux troubles politique et à l'insécurité après l'assassinat du président Jovenel Moïse, s'est ajouté un séisme meurtrier qui a ravagé le sud-ouest d'Haïti en août, tuant plus de 2.200 habitants. 650.000 personnes, dont 260.000 enfants et adolescents, continuent d'avoir besoin d'une « aide humanitaire d'urgence », selon l'Unicef.
En 2010 déjà, après un tremblement de terre qui avait fait plus de 200.000 morts, de nombreux Haïtiens avaient quitté leur pays et s'étaient installés en Amérique latine, notamment au Brésil. Mais trouver du travail et renouveler un permis de séjour est devenu compliqué pour des milliers d'entre eux, qui ont mis le cap vers le nord.
Les mouvements entre Ciudad Acuña, au Mexique, et Del Rio, aux Etats-Unis, sont incessants. Les migrants vont et viennent à travers le Rio Grande à l'aide de cordes à cause du courant qui peut parfois être traître.
Lorsque le niveau de l'eau monte, les agents frontaliers ferment le passage pour éviter les noyades.
Ces derniers mois, des dizaines de milliers de sans-papiers sont arrivés à la frontière sud du Mexique pour poursuivre leur périple vers les Etats-Unis avec l'espoir d'y trouver refuge.
Mais les autorités américaines ont commencé à rapatrier des Haïtiens par voie aérienne depuis Del Rio, la ville du Texas en bordure de Ciudad Acuna.
Pendant ce temps, l'esplanade d'un parc situé près de la rivière est devenue un abri de fortune pour plusieurs dizaines de migrants. Des bénévoles d'organisations telles que Médecins Sans Frontières y proposent leur aide.
Lundi, des photos montrant des gardes-frontières à cheval en train de repousser des migrants ont suscité une forte émotion aux Etats-Unis.
Sur un cliché, un agent à cheval attrape un homme par son tee-shirt.
La scène s'est produite alors que des migrants se lavaient dans le Rio Grande ou traversaient le fleuve pour aller chercher de la nourriture au Mexique et la rapporter à leur famille restée sur le sol américain.
Subitement, cinq ou six agents à cheval sont arrivés et leur ont demandé de retourner au Mexique. Le ministre américain de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a affirmé que les migrants haïtiens recevaient de fausses informations sur la possibilité de rester aux Etats-Unis, déclarant également que les Etats-Unis accéléraient leurs processus de rapatriement vers Haïti, considérant un tel retour comme sûr pour eux.
«C'est horrible à regarder », a reconnu la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki lors d'un point-presse. « Je ne connais pas le contexte, mais je ne vois pas dans quel cadre ce serait approprié », a-t-elle ajouté. Le gouvernement du président Joe Biden a annoncé l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur les faits.