Etats-Unis: La bataille du confinement en images
DiaporamaLa rédaction de 20 Minutes
Pour eux, la liberté individuelle
prime sur tout. Aux Etats-Unis, en pleine crise du coronavirus, les
manifestations contre le confinement se multiplient depuis dix jours.
La grogne, limitée à trois Etats mi-avril, prend de l'ampleur, avec
des actions qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes dans
une quinzaine d'Etats –principalement dirigés par des démocrates–
ces derniers jours. On y retrouve en vrac des supporteurs de
Donald Trump, des militants pro-armes, des «antivax», des
libertariens et des Américains frappés par la crise économique. –réalisé par Philippe Berry
Pour eux, la liberté individuelle
prime sur tout. Aux Etats-Unis, en pleine crise du coronavirus, les
manifestations contre le confinement se multiplient depuis dix jours.
La grogne, limitée à trois Etats mi-avril, prend de l'ampleur, avec
des actions qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes dans
une quinzaine d'Etats –principalement dirigés par des démocrates–
ces derniers jours. On y retrouve en vrac des supporteurs de
Donald Trump, des militants pro-armes, des «antivax», des
libertariens et des Américains frappés par la crise économique. –réalisé par Philippe Berry
A Los Angeles, le 22 avril 2020, des manifestants exhortent les autorités californiennes à relancer l'économie.
Comme à l'époque du Tea Party il y a dix ans, les manifestants se rassemblent devant les Capitoles (ici à Denver, dans le Colorado) afin de mettre la pression sur les gouverneurs qui ont imposé des mesures de confinement.
Ils
appellent à « libérer » leur Etat, estimant que les
gouverneurs ont profité de la pandémie pour s'arroger des pouvoirs
« illégaux » en imposant un « confinement
excessif » piétinant les libertés individuelles. Des recours
légaux ont été déposés, notamment dans le Kentucky, où le
gouverneur a interdit les déplacement inter-Etats.
«Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort.» Les slogans reprennent la rhétorique révolutionnaire des pères fondateurs, ici un célèbre discours de Patrick Henry.
De nombreuses pancartes dénoncent la « tyrannie », non pas du roi George III, mais des gouverneurs.
D'autres revendiquent des besoins plus basiques, comme le droit d'aller chez le coiffeur.
L'anxiété économique domine, alors que les Etats-Unis ont enregistré en quatre semaines 22 millions de nouvelles demandes d'allocations chômage.
Selon les prévisions de plusieurs banques fédérales, le taux de chômage pourrait temporairement atteindre entre 20 et 30% au second trimestre, des niveaux jamais vus depuis la Grande dépression de 1929.
Face à ces violations du confinement et des directives de distanciation sociale, les gouverneurs n'ont pas sévi, par peur d'envenimer la situation. Mais des contre-manifestations ont été organisées ces derniers jours par des personnels soignants, notamment dans l'Arizona.
A six mois de la présidentielle américaine, ces actions de défiance ont un fort caractère politique. De nombreux manifestants affichent leur soutien à Donald Trump et Mike Pence.
Dans l'Ohio, le 18 avril, on comptait davantage de casquettes MAGA (« Make America Great Again »)
que de masques hygiéniques.
Au Texas, on retrouve le conspirationniste –et grand supporteur de Donald Trump– Alex Jones.
Certains en profitent pour faire campagne, comme le républicain Tim Eyman, candidat au poste de gouverneur de l'Etat de Washington.
Donald Trump, lui, a encouragé les manifestants, tweetant à trois reprises le 17 avril « Libérez le Minnesota ! », « Libérez le Michigan ! » et « Libérez la Virginie ». En conférence de presse, il a estimé que certains gouverneurs étaient « allés trop loin » et que les manifestants agissaient avec « responsabilité ».
Comme le président américain, les manifestants ont trouvé un ennemi commun: la Chine.
De nombreuses pancartes accusent les scientifiques, comme le célèbre infectiologue de la task-force coronavirus de la Maison Blanche, Anthony Fauci, d'exagérer la menace du coronavirus.
Des « antivax » se joignent à eux. Selon le CDC (Centre pour le contrôle des maladies), seul un vaccin permettra pourtant un véritable « retour à la normale ».
Michele Even, une des administratrices
du groupe Facebook « Les Wisconsiniens contre une quarantaine
excessive », explique à 20 Minutes que les manifestants armés
«exercent leur droit constitutionnel de porter une arme ».
Elle accuse des gouverneurs d'avoir profité de la pandémie pour
« s'attaquer au second amendement ».
Sous la pression de poursuites
judiciaires, une trentaine d'Etats ont décrété que les magasins
d'armes étaient des commerces « essentiels » pouvant
rester ouverts pendant le confinement mais d'autres résistent.
Les croix gammées et les références
au nazisme visent ici la gouverneure démocrate du Michigan Gretchen
Whitmer, pressentie comme une colistière potentielle de Joe Biden.
Malgré les critiques des manifestants, sa gestion de la crise du
coronavirus est approuvée par près de 60% des locaux.
Si les manifestants donnent de la voix, ils restent pour l'instant largement minoritaires: selon plusieurs sondages, entre 60 et 80% des Américains sont favorables à un confinement strict.