Paradise, ville de cendres
Diaporama•Philippe BERRY
C'est l'incendie le<br/>plus meurtrier de l'histoire de la Californie. Selon le bilan
provisoire fourni mercredi par le shérif du comté de Butte, une
région boisée à deux heures au nord de Sacramento, 48 corps calcinés ont pour l'instant
été retrouvés, et une centaine de personnes sont portées
disparues. En une semaine, le Camp Fire a détruit 50.000 hectares et
7.600 maisons. Paradise, une bourgade de 27.000 habitants, a<br/>été presque entièrement rasée. 20 Minutes s'est rendu mardi dans cette ville-fantôme.
Réalisation: <br/>Philippe BERRY
C'est l'incendie le<br/>plus meurtrier de l'histoire de la Californie. Selon le bilan
provisoire fourni mercredi par le shérif du comté de Butte, une
région boisée à deux heures au nord de Sacramento, 48 corps calcinés ont pour l'instant
été retrouvés, et une centaine de personnes sont portées
disparues. En une semaine, le Camp Fire a détruit 50.000 hectares et
7.600 maisons. Paradise, une bourgade de 27.000 habitants, a<br/>été presque entièrement rasée. 20 Minutes s'est rendu mardi dans cette ville-fantôme.
Réalisation: <br/>Philippe BERRY
Toutes les routes d'accès à la ville sont fermées par la police. Qui laisse toutefois passer les journalistes, comme les y oblige la loi californienne.
Le long de Clark Road, l'une des quatre routes d'accès à Paradise, on voit les premières cicatrices du sinistre: un immense champ calciné.
Il ne reste plus
rien du lotissement pour retraités de Paradise Gardens, à l'exception
de ce panneau.
Les petites maisons
préfabriquées, en bois, ont complètement brûlé. On ne distingue
plus les limites de chaque habitation, comme si le quartier tout
entier avait été aplati par des bombes.
Les appareils
électroménagers sont les rares objets encore identifiables.
Tout comme les baignoires et les canalisations.
Plus de la moitié des véhicules laissés derrière eux par les habitants
Il ne reste que les murs en pierre et la flèche du temple mormon de Paradise.
Au milieu de la désolation, un drapeau américain flotte encore, dans un silence de mort.
La chute des arbres et des lignes électriques sera le danger numéro 1 quand les habitants reviendront.
Sur le long terme, l'eau et l'air pourraient être contaminés par le débordement des fosses sceptiques.
En centre ville, de nombreux bâtiments ont également été détruits.
Certains commerces de la rue principale, à l'ouest de la ville, ont toutefois été épargnés.
Ce restaurant n'a pas eu cette chance.
Un masque de protection N95, qui filtre 95% des particules (de plus de 0.3 μm) en suspension dans l'air est indispensable.
La brigade scientifique et l'unité K9 (chiens policiers) mènent une mission funeste: rechercher les cadavres calcinés.
Plus de 5.000 pompiers sont mobilisés.
A la sortie nord de la ville, la fumée s'épaissit et envahit toute la vallée.
On comprend mieux pourquoi au détour d'un virage: le flanc de la montagne est en feu.
Des hélicoptères continuent de combattre les flammes. Mercredi, l'incendie était à 35% contenu.
200 lits de camp ont été installés dans l'église Neighborhood Church de Chico. Le centre d'accueil est plein, et de nombreux naufragés sont envoyés ailleurs.
Sur 27.000
habitants de Paradise, environ un quart ont plus de 65 ans. Beaucoup sont en très grande précarité, comme Durant, qui partageait un appartement avec trois autres personnes.
Elizabeth Erle a échappé de justesse aux flammes. Elle a attrapé cette photo de sa fille et de sa petite fille, ainsi que son chien Bear. «Il y avait des flammes et des voitures partout. J'ai cru qu'on allait mourir», confie-t-elle.
Sa maison, qu'elle montre sur cette carte mise à jour par les autorités, a été rasée.
Elizabeth est réconforté par Des, une volontaire de la Croix Rouge. Elle tient son chien Bear dans ses bras. «Dans la voiture, je lui ai dit "Baba, je vais te sauver, on ne va pas mourir ici"». Elle a tenu parole.