RDC : Revendiqué par l’Etat islamique, un attentat contre une église fait au moins dix morts
BOMBE•Selon l’armée congolaise, cet « acte purement terroriste » s’est produit dans une église pentecôtiste dans la province du Nord-Kivu20 Minutes avec AFP
La violence a encore tragiquement frappé dans le Nord-Kivu. Au moins dix personnes ont été tuées et 39 blessées dimanche dans un attentat à la bombe dans une église du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), attribué par les autorités à un groupe armé affilié à l’Etat islamique. Dimanche soir, l’Etat islamique a d’ailleurs revendiqué l’attaque qui a fait selon lui « près de 20 » morts, selon le groupe de surveillance des réseaux islamistes Site.
Cet « acte purement terroriste » s’est produit dans une église pentecôtiste de Kasindi, ville frontalière avec l’Ouganda de la province du Nord-Kivu, a expliqué le porte-parole de l’armée de RDC, Antony Mualushayi. Il a en outre annoncé l’arrestation d’un suspect de nationalité kényane, précisant que des enquêtes étaient en cours. De son côté le porte-parole de l’opération militaire ougandaise en RDC, Bilal Katamba, a évoqué 16 morts et 20 blessés.
L’ambassade de France « horrifiée »
La présidence de RDC a condamné l’attaque, tout comme la mission de maintien de la paix de l’ONU, l’ambassade de France se disant sur Twitter « horrifiée ». Sur le même réseau social, le ministère congolais de la Communication a parlé d’un « attentat à la bombe perpétré visiblement par des terroristes ADF », les Forces démocratiques alliées (Allied democratic forces).
Les ADF, rebelles musulmans d’origine ougandaise, sont actifs dans le nord du Nord-Kivu et au sud de l’Ituri, autre province congolaise. Ils figurent parmi les plus meurtriers des quelque 120 groupes armés présents dans l’est de la RDC, dont beaucoup sont l’héritage des conflits régionaux qui ont éclaté au tournant du XXIe siècle. Ces groupes cherchent à contrôler des territoires pour des motifs ethniques et/ou pour en extraire les riches ressources du sol, souvent encouragés et financés par les pays voisins.
Des régions en « état de siège » depuis mai 2021
Les ADF sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils congolais et d’avoir perpétré des attentats à la bombe en Ouganda. En 2021, les États-Unis ont placé les ADF dans leur liste des « organisations terroristes étrangères », en lien avec le groupe Etat islamique. Depuis la même année, une opération militaire conjointe congolaise-ougandaise a commencé à cibler les ADF en territoire congolais. Mais les attaques ont continué.
Depuis mai 2021, Nord-Kivu et Ituri ont été placés en « état de siège » par le président congolais Félix Tshisekedi, pour tenter de stopper les violences, des responsables militaires remplaçant les administrateurs civils. Mais cette mesure d’exception a également largement échoué à endiguer les attaques. Depuis une semaine, au moins une soixantaine de civils ont ainsi été tués en Ituri.
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