K-pitoleLes partisans du président sud-coréen attaquent le tribunal où il est jugé

Corée du Sud : La détention du président prolongée, ses partisans brisent des vitres du tribunal pour s’y engouffrer

K-pitoleMécontents de la décision du tribunal, des partisans du président Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions après son arrestation, ont forcé l’entrée dans le bâtiment et attaqué les véhicules des enquêteurs
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ce dimanche, la justice sud-coréenne a prolongé la détention du président Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions après son arrestation pour avoir tenté d’imposer la loi martiale, provoquant l’irruption de manifestants en colère dans le tribunal.

Ces derniers ont brisé des vitres de fenêtres du bâtiment, situé dans l’ouest de Séoul, avant de s’y engouffrer, montre une vidéo diffusée en direct.

Des dizaines de milliers de manifestants

« Il y a une inquiétude quant au fait que le suspect puisse détruire des preuves », ont déclaré les juges pour expliquer leur décision de ne pas remettre en liberté le chef de l’Etat.

Des dizaines de milliers, 44.000 selon la police, de manifestants qui scandaient des slogans de soutien au président et dont certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit « libérez le président » s’étaient auparavant rassemblés devant le tribunal et s’étaient affrontés à la police.

Quarante manifestants ont au total été interpellés à la suite de violences, notamment commises contre des membres de forces de l’ordre, a annoncé à l’AFP un responsable de la police locale.

Des manifestants attaquent une camionnette du ministère de la Justice

Yoon Suk Yeol, qui a plongé la Corée du Sud dans sa pire crise politique depuis des décennies, s’est exprimé pendant quarante minutes devant les juges, a rapporté l’agence de presse Yonhap.

Le président Yoon a alors quitté le bâtiment dans une camionnette bleue du ministère de la Justice en direction du centre de détention de Séoul où il est enfermé.

Le Bureau d’enquête sur la corruption (CIO), qui mène les investigations, a raconté dans un communiqué que deux véhicules transportant des membres de son équipe avaient été attaqués par des protestataires, « créant une situation dangereuse ».

L’accusé jette de l’huile sur le feu

Ce vendredi, Yoon Suk Yeol avait envoyé une lettre via ses avocats pour remercier ses partisans, parmi lesquels des chrétiens évangéliques et des YouTubeurs de droite, pour leurs manifestations, rendant hommage à leur « patriotisme passionné ».

Il est accusé d’avoir déstabilisé son pays en instaurant par surprise la loi martiale le 3 décembre, un coup de force toutefois vite contrecarré par les députés, au sein d’un Parlement cerné par des soldats.

D’après lui, cette mesure était destinée à protéger la Corée du Sud des « forces communistes nord-coréennes » et à « éliminer les éléments hostiles à l’Etat ».

Une motion de destitution en cours

Il a été arrêté le 15 janvier dans sa résidence officielle, une première en Corée du Sud pour un chef de l’Etat en exercice.

L’Assemblée nationale a voté le 14 décembre une motion de destitution contre lui, provoquant sa suspension. Il reste toutefois officiellement le président, seule la Cour constitutionnelle ayant le pouvoir de lui retirer son titre.