L’oeil de pékinLa Chine accusée de « répression transnationale » à l’encontre d’étudiants

« Un climat de peur »… La Chine accusée de « répression transnationale » à l’encontre de ses étudiants à l’étranger

L’oeil de pékinSelon l’ONG Amnesty International, Pékin menacerait ses étudiants installés à l’étranger et leur famille, en raison de leur militantisme politique
20 Minutes avec AFP

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Une génération sous surveillance. Selon Amnesty International, Pékin s’en prend à des Chinois étudiant à l’étranger en raison de leur militantisme politique. Dans un rapport, l’association accuse carrément la Chine de mener une « répression transnationale », avec des cas de harcèlement de membres de la famille d’étudiants vivant à l’étranger. Pour ce faire, L’ONG s’est appuyée sur des entretiens avec des dizaines de Chinois étudiant dans huit pays d’Europe et d’Amérique du Nord.

D’après le rapport, le pays ne tolère pas la dissidence politique et utilise des outils technologiques sophistiqués, voire l’intimidation physique, pour agir sur son territoire. Des étudiants interviewés, qui avaient assisté à l’étranger à des événements tels que la commémoration de Tiananmen, ont expliqué que des membres de leur famille avaient fait l’objet de menaces. Elles « incluaient la révocation de leur passeport, leur licenciement, le fait de ne pas pouvoir obtenir de promotion ou recevoir de prestations de retraite, ou même la limitation de leur liberté physique », a affirmé l’ONG.

« Stress et traumatismes »

Des étudiants interrogés ont également assuré avoir été interdits de publier des messages sur les réseaux sociaux chinois et d’y être surveillés. Un autre a raconté à l’ONG que la police avait montré à ses parents « des transcriptions de ses conversations WeChat (une application de messagerie chinoise) avec des membres de sa famille ».

Des participants à l’enquête ont déclaré pratiquer l’autocensure en classe et en matière d'interactions sociales, et se plaignent de soucis de santé mentale provoqués par la sensation d’être surveillés, évoquant des troubles allant du « stress et des traumatismes à la paranoïa et à la dépression ». « J’aimerais vraiment publier ma thèse (…) mais je suis inquiet, donc j’ai choisi de ne pas le faire », a déploré un étudiant.

Un impact sur les droits humains des étudiants

Pékin n’a pas réagi au rapport mais rejette cependant les accusations selon lesquelles elle viserait des ressortissants vivant à l’étranger, affirmant respecter la souveraineté des autres pays et agir dans le respect de la loi.

Dans la même veine, un rapport, publié par Freedom House, une organisation indépendante mais largement financée par l’Etat américain, faisait état de cas de « répression transnationale ». Notamment des pressions sur d’autres Etats afin d’extrader par la force des membres de la minorité ouïghoure

Selon Amnesty International, la manière dont Pékin cible les étudiants a « engendré un climat de peur sur les campus universitaires d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord, ce qui a eu un impact négatif sur les droits humains des étudiants ».