Brésil : Sortie de prison imminente pour le patron des JO de Rio, symbole de la corruption
justice•L’ancien gouverneur de Rio de Janeiro a été condamné dans 23 affaires et à plus de 425 ans de réclusion20 Minutes avec agences
Sergio Cabral, ex-gouverneur de Rio de Janeiro accusé d’avoir touché de pots-de-vin astronomiques pour des chantiers du Mondial 2014 et des JO 2016, va quitter prochainement la prison après six ans d’incarcération, à la faveur d’une décision de la Cour suprême du Brésil rendue vendredi dernier. Par trois votes contre deux, les magistrats de la plus haute juridiction du Brésil ont décidé que Sergio Cabral, 59 ans, pourrait être placé en résidence surveillée en attendant le jugement de recours.
Ses avocats estiment qu’il devrait probablement sortir de prison ce lundi, le temps de résoudre les derniers détails bureaucratiques. Considéré au Brésil comme un champion de la corruption et un roi du bling-bling, l’ancien gouverneur a été condamné dans 23 affaires, à plus de 425 ans de réclusion, mais il doit encore être jugé en appel par des instances supérieures. Selon les procureurs, il aurait acheté des quantités de bijoux et autres articles de luxe avec l’argent détourné, qui aurait aussi servi à payer un stage d’équitation de son fils.
L’Etat de Rio au bord de la faillite
Le juge de la Cour suprême Gilmar Mendes, auteur du vote décisif vendredi, a estimé que l’accusé ne pouvait pas « rester indéfiniment en décision préventive », mesure prise pour éviter l’éventuelle destruction de preuves s’il reste en liberté en attendant son jugement. Mais le magistrat a précisé que cette décision ne signifiait « en aucun cas l’absolution » de Sergio Cabral.
Journaliste de formation, fils d’un écrivain renommé, Sergio Cabral a été gouverneur de 2007 à 2014, pendant les années fastes lors desquelles le Brésil s’est vu attribuer l’organisation de la Coupe du monde 2014 et des Jeux Olympiques 2016 à Rio. Selon les procureurs, chaque appel d’offres pour des travaux publics suivait la « règle des 5 % », reversés sous forme de pots-de-vin, y compris lors de la rénovation du mythique stade Maracana pour la Coupe du Monde. Les révélations de corruption à grande échelle impliquant Sergio Cabral ont profondément choqué l’opinion. Les détournements de fonds ont directement affecté les finances publiques de l’Etat de Rio, qui s’est retrouvé au bord de la faillite après les JO.