FAKE OFFRien ne prouve que l’arme de l’assaillant à Bruxelles vient d’Ukraine
Emilie Jehanno

Emilie Jehanno

L'essentiel

  • Les spéculations sont allées bon train sur les réseaux sociaux pour savoir quelle était l’arme utilisée par l’assaillant lors de l’attentat qui a eu lieu lundi 16 octobre à Bruxelles, tuant deux Suédois.
  • L’arme proviendrait d’Ukraine, affirment les auteurs des posts, sans qu’aucun élément connu jusqu’à présent ne vienne soutenir cette hypothèse.
  • 20 Minutes fait le point.

Kalachnikov, M16, M4A1, AR-15 ? Alors que le parquet fédéral belge n’avait pas encore donné d’informations sur l’arme utilisée lors de l’attentat de Bruxelles, qui a fait deux morts, les spéculations sont allées bon train sur les réseaux sociaux. A partir de captures d’écran de vidéos montrant probablement l’arme de l’assaillant, des comptes pouvant relayer des contenus pro-russes en tirent des conclusions sans aucun élément factuel.

L’arme, en elle-même, est diversement interprétée : il s’agirait d’un AK-47, selon un post en anglais hier soir. Dans les versions françaises, publiées le 17 octobre, l’arme est supposée être un fusil d’assaut américain AR-15 ou un MR4A1 ou encore un M16 ou M4…

Toujours est-il que la conclusion est la même : l’arme proviendrait d’Ukraine, et elle aurait été fournie soit par les Etats-Unis ou l’Union européenne, cela dépend des versions, sans qu’aucun élément connu jusqu’à présent ne vienne soutenir cette hypothèse. L’Ukraine « est en train de devenir une bourse aux armes géante pour terroristes », avance un post partagé plus de 700 fois, tandis qu’un autre y voit un « retour à l’envoyeur des petits cadeaux européens à l’Ukraine ».

La provenance de l’arme n’est pas « à ce stade un objet d’investigation »

Contacté par 20 Minutes, le parquet fédéral belge, chargé des dossiers de terrorisme, nous a indiqué que l’arme utilisée était une « arme de guerre assez puissante, un AR-15 ». La provenance de l’arme n’est pas « à ce stade, à un terme aussi court, un objet d’investigation », poursuit le parquet fédéral.

« Toute affirmation qui circulerait ne serait que pure hypothèse et vraisemblablement désinformation », souligne encore un porte-parole du parquet fédéral. Il appelle à la prudence face à des éléments qui peuvent « être exploités d’une manière ou une autre par des gens qui ont intérêt à déstabiliser les choses ».

L’homme soupçonné d’avoir tué deux Suédois a été mortellement blessé au cours d’une opération de police ce mardi matin dans un café de la commune bruxelloise de Schaerbeek. L’homme, radicalisé, était un Tunisien de 45 ans, dont la demande d’asile en Belgique avait été rejetée. Dès lundi soir, un message vidéo de revendication avait été posté sur les réseaux sociaux par un homme « se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’Etat islamique », selon le parquet fédéral.