Leur venir en aide, du monde virtuel jusque dans le monde réel. Alors que les premiers avions de réfugiés afghans arrivent en France, au Royaume-Uni ou au Canada, de nombreuses initiatives ont émergé sur Internet pour aider celles et ceux qui cherchent à fuir le pays, de nouveau aux mains des talibans.

Ainsi, aux États-Unis, Tommy Marcus, un créateur de mème new-yorkais a lancé une cagnotte Gofundme très populaire pour affréter des avions et évacuer les Afghans ciblés par les talibans. Cette cagnotte a récolté près de 6 millions de dollars (5,1 millions d’euros) en vingt-quatre heures.

Donner ses miles pour offrir des billets d’avion

En France, une mobilisation s’est mise en place à Marseille, avec le soutien du Mucem, pour venir en aide aux artistes afghans. Une cagnotte a été mise en ligne sur helloasso pour évacuer les artistes et leur famille d’Afghanistan, notamment ceux de l’exposition « Kharmohra, l’Afghanistan au risque de l’art » qui avait eu lieu au Mucem entre novembre 2019 et mars 2020. Sur Twitter, le musée marseillais précise que cette cagnotte permettra aussi d’aider les artistes réfugiés dans les premiers mois de leur quotidien.

Une autre initiative, Miles4migrants, existe depuis 2016. Elle propose de donner ses miles ou de l’argent pour aider les personnes à quitter un pays en guerre ou à fuir des persécutions. L’organisation, qui avait réussi à réserver des vols quelques jours avant la prise de pouvoir éclair des talibans, a indiqué dans un communiqué qu’elle restait, malgré l’annulation de nombreux vols commerciaux, « fermement mobilisée pour aider [ses partenaires] à mettre en sûreté les familles afghanes ».

Donner aux associations humanitaires

Car, si ces initiatives démarrent en ligne, c’est bien sur le terrain, grâce à des humanitaires et ONG implantées depuis longtemps en Afghanistan, qu’elles aboutissent. Comme l’explique le texte accompagnant la cagnotte de Tommy Marcus, les opérations d’évacuation se font en coopération avec « des groupes humanitaires, des vétérans, des activistes sur le terrain à Kaboul ».

De nombreuses associations et/ou agences de l’ONU ont ainsi besoin de dons, comme Médecins sans frontières, qui continue ses activités médicales à Herat, Kandahar, Khost, Kunduz et Lashkar Gah. « MSF a reçu des assurances de toutes les parties au conflit que nos structures de santé, notre personnel et nos patients seront respectés », a précisé l’association.

Car, sur place, les besoins sont immenses. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, depuis la fin mai, le nombre de déplacés internes nécessitant une aide humanitaire immédiate a atteint 550.000 personnes. Ils rejoignent les quelque 2,9 millions d’Afghans qui étaient déjà déplacés internes à travers le pays à la fin 2020.