AFGHANISTANUn photographe de l'AFP fait partie des victimes d'un attentat à Kaboul

Un double attentat à Kaboul fait au moins 37 morts, dont un photographe de l'AFP

AFGHANISTANLe double-attentat a été revendiqué par Daesh...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Au moins 37 personnes, dont un photographe de l’AFP et neuf autres journalistes, sont mortes lundi en Afghanistan dans une série d’attentats meurtriers à Kaboul et dans le sud du pays. Un double attentat suicide a frappé la capitale tôt lundi, faisant au moins 25 morts dont le chef photographe de l’AFP à Kaboul, Shah Marai. Huit autres journalistes ont également été tués lors de la deuxième déflagration au milieu des reporters. Il a été suivi par un autre attentat suicide à Kandahar (sud) qui a tué onze enfants, et par le meurtre par balles d’un reporter afghan de la BBC en langue pachtoue à Khost, dans le sud-est de l’Afghanistan.

Un double attentat revendiqué par Daesh

Le double attentat de Kaboul a été revendiqué par Daesh qui a dénoncé dans un communiqué les «apostats des forces de sécurité et des médias». Les deux explosions ont fait au moins 25 morts et 49 blessés selon le ministère de l’Intérieur. L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) et le Centre des journalistes d’Afghanistan (AJC) ont recensé neuf journalistes tués, dont Shah Marai, chef photographe du bureau de l’AFP à Kaboul.

«Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière (contre des journalistes, ndlr) depuis la chute des talibans en décembre 2001», souligne RSF dans un communiqué. Il «visait sciemment la presse», estime l’ONG.

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Un photographe de l'AFP tué

La première attaque visait apparemment le siège des services de renseignements afghans, le NDS, cible récurrente des insurgés. Arrivé rapidement sur les lieux pour «couvrir» l'attentat, comme il le faisait lors de chaque attaque, Shah Marai a été tué par la deuxième déflagration, survenue une trentaine de minutes après la première. Shah Marai, 48 ans, travaillait pour le bureau de l'AFP à Kaboul depuis 1996 et en était devenu un pilier. Grand gaillard mince aux yeux très bleus, il avait largement contribué à la couverture de l'Afghanistan lorsque le pays était sous le régime taliban et à celle de l'invasion américaine de 2001, et à tous les rebondissements qui ont suivi.

Un kamikaze s'est glissé parmi les reporters

Huit autres journalistes présents, selon l'AJC confirmée par RSF, ont été fauchés par cette explosion. Tous travaillaient pour une radio ou des télévisions afghanes, dont un pour la chaîne Tolo News déjà très éprouvée par un attentat revendiqué par les talibans en 2016, qui avait fait sept morts parmi ses employés. Selon une source sécuritaire, le kamikaze qui a visé la presse s'était glissé parmi les reporters, faussement «muni d'une caméra». «Le kamikaze s'est fait exploser parmi les journalistes», a précisé le porte-parole de la police de Kaboul, Hashmat Stanikzai.

«Cette tragédie nous rappelle le danger auquel nos équipes doivent sans cesse faire face sur le terrain et le rôle essentiel des journalistes pour la démocratie», a réagi Fabrice Fries, PDG de l'AFP.