La justice examine la décision de libérer l'ex-femme de Dutroux
BELGIQUE•Deux recours ont été déposés contre la décision de sa libération...20 Minutes avec AFP
La Cour de cassation belge a examiné ce mardi matin des recours introduits contre la décision de libération conditionnelle de l'ex-femme et complice du meurtrier pédophile Marc Dutroux, Michelle Martin qui a prévu de rejoindre un couvent.
Après avoir entendu durant environ une heure les représentants des parties civiles et l'avocat de Michelle Martin, la Cour a annoncé qu'elle rendrait son arrêt à 16h.
La décision de la plus haute juridiction du royaume est très attendue car elle représente le dernier obstacle à la remise en liberté de Michelle Martin, une ancienne institutrice de 52 ans. La Cour devrait rendre son arrêt dans la journée et, au plus tard, vendredi.
Elle pourrait être libérée immédiatement
Selon des sources judiciaires, elle devrait se ranger à l'avis de l'avocat général, Raymond Loop qui a estimé «irrecevable» ou «non fondé» les deux recours introduits contre la décision prise le 31 juillet par le Tribunal d'application des peines (TAP) de Mons. Ce dernier a autorisé Michelle Martin à quitter, sous conditions, la prison après avoir purgé 16 des 30 années auxquelles elle avait été condamnée pour sa participation aux crimes de Dutroux.
Si la Cour rejette les pourvois, Michelle Martin, incarcérée à la prison de Berkendael à Bruxelles, pourrait être libérée immédiatement.
L'un de ces recours a été introduit par Jean-Denis Lejeune, le père de Julie, l'une des fillettes victimes de Dutroux, et par Laetitia Delhez, qui avait été kidnappée par le pédophile. Le procureur général de Mons, Claude Michaux a également déposé un recours pour s'opposer à la libération.
Le projet de réinsertion sociale présenté par les avocats de Michelle Martin prévoit qu'elle séjourne dans un couvent tenu par des soeurs clarisses à Malonne, près de Namur (sud de la Belgique). Sans rentrer dans les ordres, elle devra y respecter une totale discrétion vis-à-vis de l'extérieur.
Divorce avec Dutroux en 2003
L'annonce de sa remise en liberté a provoqué la colère des familles des jeunes victimes du pédophile et relancé le débat sur l'opportunité de rendre incompressibles les peines des crimes les plus graves. Des manifestations hostiles ont notamment été organisées devant le couvent, autour duquel la sécurité sera renforcée au cours des prochaines semaines.
La dizaine de soeurs qui y vivent ont justifié leur décision d'accueillir Michelle Martin, qui serait devenue très pieuse en prison, par la tradition de l'hospitalité monastique et le principe de miséricorde.
Michelle Martin avait été arrêtée à l'été 1996, en même temps que Marc Dutroux, dont elle a divorcé en 2003. Ce dernier a été condamné à la perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles.