Syrie: L'armée intensifie ses raids à Damas, Cameron téléphone à Obama et Hollande
MONDE•L'aggravation du conflit inquiète sérieusement les dirigeants occidentaux...20 Minutes avec AFP
L'armée, appuyée par des hélicoptères et l'artillerie lourde, a lancé mercredi une offensive d'envergure à Damas et combattait les rebelles à Alep, deuxième ville de Syrie, tandis que dans la soirée, le premier ministre britannique David Cameron a téléphoné aux présidents français et américain François Hollande et Barack Obama pour parler du conflit syrien.
<object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://fpdownload.macromedia.com/get/flashplayer/current/swflash.cab"><param name="movie" value="http://player.ooyala.com/player.swf?embedCode=VmZHZvNTpcns3SZm4HrmaK_8y0xzLZdF&version=2" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="flashvars" value="embedType=noscriptObjectTag&embedCode=VmZHZvNTpcns3SZm4HrmaK_8y0xzLZdF" /><embed width="465" height="350" src="http://player.ooyala.com/player.swf?embedCode=VmZHZvNTpcns3SZm4HrmaK_8y0xzLZdF&version=2" align="middle" play="true" loop="false" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" type="application/x-shockwave-flash" flashvars="&embedCode=VmZHZvNTpcns3SZm4HrmaK_8y0xzLZdF" pluginspage="http://www.adobe.com/go/getflashplayer"></embed></object>David Cameron a téléphoné séparément à François Hollande et Barack Obama, réitérant avec eux la position à adopter face à la crise syrienne, selon un communiqué de Downing Street. David Cameron et Barack Obama ont insisté sur le fait que «l'utilisation, ou la menace d'utilisation d'armes chimiques (par le régime syrien) était complètement inacceptable et les obligeraient à revoir leur approche» de la situation. Barack Obama avait été très clair sur ce point lundi, estimant qu'une «ligne rouge» serait franchie dans ce cas.
Des inquiétudes face à «la terrible aggravation»
La Maison Blanche a précisé dans un communiqué que Barack Obama et David Cameron avaient exprimé leur vive inquiétude face à «la terrible aggravation» de la situation humanitaire en Syrie et appelé à ce que plus de pays contribuent aux appels humanitaires des Nations Unies. François Hollande et l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, avaient de leur côté décidé, lors d'une rencontre à Paris, de coordonner leurs efforts pour une «transition politique» à Damas.
Face au blocage diplomatique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a décidé, malgré le mécontentement de Washington, de se rendre à Téhéran fin août à l'occasion du sommet des pays non-alignés, pour évoquer notamment le conflit syrien, a annoncé mercredi son porte-parole. Au moins 115 personnes ont été tuées dans les violences mercredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combats acharnés à Damas
A Damas, l'armée a lancé une vaste opération à Kafar Soussé (ouest) et en banlieue, faisant au moins 24 morts tandis qu'un attentat à la voiture piégée a tué trois personnes à Doummar, tout près de la capitale, a précisé l'OSDH. Des combats acharnés se sont déroulés dans les quartiers de Tadamoun et Jobar, alors que les autorités avaient affirmé il y a quelques semaines avoir repris le contrôle de toute la capitale et chassé les rebelles.
L'OSDH a en outre fait état de la découverte de dizaines de cadavres de personnes tuées par balles, dans le quartier de Qaboun (sud). En outre, l'Observatoire a accusé les troupes gouvernementales d'avoir tué 42 civils mardi à Maadamiyat al-Cham, une localité à 6 km de Damas, dont certains auraient été sommairement exécutés. Elles ont notamment tiré sur une procession funéraire.
Bombardements à Alep
Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a de son côté dénoncé un «crime brutal» à Maadamiyat al-Cham, une localité «dévastée» où les habitants ont un besoin urgent d'aide médicale et humanitaire. Le CNS en a également appelé au Commissaire des droits de l'Homme de l'ONU afin d'enquêter et réclamé une réunion d'urgence de la Ligue arabe sur les «crimes de guerre» du régime.
A Alep, l'armée de l'air a bombardé des secteurs rebelles du sud de cette grande métropole du Nord où les insurgés opposent une résistance farouche aux troupes depuis plus d'un mois. L'armée a tiré des obus sur des quartiers de l'est de la cité et des combats faisaient rage dans plusieurs autres secteurs, selon l'OSDH. La veille, armée et rébellion avaient toutes deux affirmé avoir gagné du terrain à Alep.
Un journaliste d'un quotidien officiel passé dans l'opposition abattu
A la frontière irakienne, les insurgés ont affirmé avoir pris le contrôle de secteurs de la ville de Boukamal, a indiqué l'OSDH tout en faisant état d'un déploiement massif des troupes. Les villes de Homs (centre), d'Idleb (nord-ouest) et de Deraa (sud), où les rebelles continuent de résister, ne sont pas non plus épargnées par les attaques aériennes et terrestres. D'autre part, un journaliste du quotidien officiel Techrine, Moussab al-Odallah, qui était partisan de l'opposition, a été abattu à son domicile à Damas, selon ses proches.
La contestation populaire déclenchée en mars 2011 par des manifestations pacifiques réclamant des réformes démocratiques, a pris une tournure violente avec les défections des soldats et des civils qui ont pris les armes face à une répression brutale. Plus de 23.000 personnes ont péri en 17 mois selon l'OSDH.
Ban Ki-moon à Téhéran pour «discuter franchement» de la Syrie
Alors que les divisions de la communauté internationale empêchent toujours un règlement diplomatique, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a décidé de se rendre à Téhéran, allié clé de Damas, à la fin août pour «discuter franchement» du conflit en Syrie. Ces divisions empêchent également la création de camps de réfugiés en Syrie, a estimé la responsable des questions humanitaires à l'ONU Valerie Amos. Son porte-parole a ajouté que Ban Ki-moon estimait que l'Iran devait faire partie de la solution à ce conflit alors que les Etats-Unis, qui lui auraient conseillé de ne pas se rendre à Téhéran, ont accusé l'Iran d'être «un pays qui viole toutes sortes de règles de l'ONU et qui a été une force déstabilisatrice».
En visite chez un autre allié de poids de Damas, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil a dit mardi à Moscou qu'un départ du président Assad ne pouvait être posé comme préalable à un dialogue mais pouvait être discuté dans le cadre de négociations avec l'opposition. Au Liban, les affrontements armés entre habitants libanais alaouites pro-Assad et sunnites anti-régime à Tripoli (nord) qui ont fait ces trois derniers jours neuf morts et 84 blessés, ont baissé d'intensité et un cessez-le-feu précaire a été instauré. L'ONU a appelé la communauté internationale à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation liés aux retombées du conflit syrien.