JUSTICEBelgique: Michelle Martin fixée sur sa libération conditionnelle le 31 juillet

Belgique: Michelle Martin fixée sur sa libération conditionnelle le 31 juillet

JUSTICEL'ex-épouse et complice du meurtrier pédophile belge Marc Dutroux en est à sa cinquième demande de remise en liberté...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

Et de cinq. Michelle Martin, l'ex-épouse et complice du meurtrier pédophile belge Marc Dutroux, condamnée à trente ans de réclusion en 2004, a demandé pour la cinquième fois ce mardi sa libération conditionnelle devant le tribunal d'application des peines (TAP) de Mons. La justice belge rendra sa décision le 31 juillet.

Durant l'audience, qui a au lieu à huis clos, Michelle Martin et son avocat ont présenté un plan de réinsertion, sur lequel devra se fonder le tribunal pour étudier la demande de remise en liberté. Ce projet, qui doit notamment préciser le lieu d’habitation de Michelle Martin si elle était libérée, n’a pas été dévoilé. Les parties civiles ont réclamé l'accès au contenu du dossier et le droit d'assister aux audiences, mais leur requête a été rejetée par le tribunal.

«Les droits des victimes sont bafoués»

Inadmissible, selon Jean Denis Lejeune, le père d'une des victimes, à RTL.be: «Les droits des victimes sont bafoués (...) Si vous êtes un criminel, vous avez droit à un avocat Pro Deo. Nous, nous payons nos avocats. Et nous ne pouvons même pas en savoir plus sur sa demande de reclassement», s'est-il insurgé. «On dirait un ange. Elle fait profil bas(...) elle joue la victime, mais il ne faut pas renverser les rôles. Même si elle va à 100km de chez nous, cela ne fait que déplacer le problème. (...) Elle a des antécédents, cela reste un danger pour la population.»

Incarcérée en Belgique depuis 1996, Michelle Martin, 52 ans, a purgé plus de la moitié de sa peine en incluant la durée de détention provisoire, et a déjà tenté à plusieurs reprises d'obtenir une libération anticipée. En mai 2011, l’une de ses demandes avait été acceptée par le TAP de Mons, ce qui avait suscité un tollé en Belgique.

Refus

Cependant, le ministère français de la Justice avait bloqué la demande, en refusant que Michelle Martin, qui dit être devenue très croyante et pratiquante en prison, ne soit accueillie dans un couvent en France. Après cet échec, Michelle Martin avait présenté un second plan de réinsertion qui, selon la presse belge, prévoyait un hébergement dans une communauté religieuse en Belgique. Cette proposition avait été jugée incomplète et rejetée par le TAP en septembre.

Ancienne institutrice, Michelle Martin a été reconnue coupable d'avoir séquestré plusieurs des jeunes victimes de Marc Dutroux et d'avoir laissé mourir de faim Julie Lejeune et Melissa Russo, âgées de huit ans, emmurées vivantes dans un cachot aménagé dans sa maison de Marcinelle, près de Charleroi. Elle avait été arrêtée en même temps que Marc Dutroux, dont elle a divorcé en 2003. Ce dernier a pour sa part été condamné à la perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles.