Afghanistan: François Hollande confirme le retrait des troupes en juillet
INTERNATIONAL•Après l'attentat suicide qui a coûté la vie à quatre soldats français et un interprète afghan samedi matin...Matthieu Goar à Tulle
De notre envoyé spécial à Tulle
Présent à Tulle ce samedi, le chef de l’Etat a rendu hommage aux soldats tués en Afghanistan et confirmé le début du retrait des troupes en juillet. «Le 25 mai dernier je m’étais rendu sur la base de Nijrab, la base d’où est parti le détachement agressé. J’avais rappelé ce jour-là la mission qui est la nôtre en Afghanistan: permettre aux Afghans de reconquérir le plus vite possible leur souveraineté dans le cadre d’une transition ordonnée mais rapide. C’est le sens de la décision que j’ai prise d’accélérer le retrait des forces combattantes en Afghanistan. L’opération débutera en juillet elle sera mise en œuvre et achevée à la fin de l’année 2012», a expliqué François Hollande à la préfecture de Tulle.
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Lors de son bref déplacement à Kaboul, le 25 mai, François Hollande avait déjà confirmé sa volonté de retirer cette année les troupes combattantes françaises stationnées dans le pays mais c'est la première fois que la date du mois de juillet est officialisée. Selon l'entourage du chef, de l'Etat, le calendrier du retrait est «en réflexion depuis ce déplacement» et 200 à 300 personnels quitteraient l'Afghanistan en juillet avant le gros des troupes en octobre et le reste du matériel à partir de janiver 2013. «Cet attentat n'accélère ni ne ralentit le retrait», a précisé Hollande, samedi. Le départ «non négociable» des quelque 3.400 soldats français encore en Afghanistan «sera ordonné et coordonné (...) en bonne intelligence avec nos alliés», avait déclaré Hollande le 25 mai après en avoir informé les autres pays occidentaux lors du sommet de l'Otan le 21 mai.
Le ministre de la Défense s’envole dimanche
Hollande a été mis au courant de l'attentat par son chef d'état major à 9 heures, soit un peu plus de deux heures après l'attaque, ce samedi. Il était alors dans sa voiture entre Paris et Tulle et il s'est aussitôt mis en contact avec son ministre de la Défense qui s'envolera dimanche vers Kaboul «pour marquer le soutien de la nation à nos forces». Hollande s'était rendu le 25 mai sur la base d'où sont partis en mission les soldats tués. «Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai pensé à cela tout de suite. Et j'ai immédiatement revu des visages», a confié le président de la République.
De la préfecture de Tulle, le chef de l'Etat a détaillé les circonstances de l’attentat-suicide qui a coûté la vie à quatre hommes du 40ème régiment d'artillerie de Suippes et du 1er Groupement inter armées des actions civilo-militaires de Lyon ainsi qu’à un interprète afghan. «Lors d’une opération de soutien à l’armée afghane, dans la province de Kapisa, un détachement français a été victime d’un attentat suicide. Quatre soldats et un interprète afghan ont été tués par l’explosion. Cinq autres ont été blessés dont trois grièvement», a détaillé Hollande qui a précisé qu’un avion rapatrierait les blessés le plus «rapidement possible», sans doute dans la nuit de samedi à dimanche. Les corps devraient arriver mardi en France. Un hommage national devrait être organisé prochainement, sans qu’aucune date ne soit précisée.
Dans le costume de chef des armées
En Corrèze pour commémorer le massacre de Tulle du 9 juin 1944, Hollande a endossé les habits de chefs de la Nation et de chef des armées lors de cette déclaration brève de 5 minutes. «Je tiens à exprimer ma reconnaissance et celle de toute la Nation à nos hommes. Je salue leur dévouement e leur courage. J’adresse au famille le message de solidarité et de réconfort du peuple français», a-t-il lance avant d’appeler au rassemblement du peuple français. «Face à cette épreuve qui , hélas, n’est pas nouvelle, les Français resteront rassemblés. C’est ainsi que sera honorée la mémoire des 87 compatriotes tués depuis 2001.»