MONDEBarack Obama en Afghanistan pour une visite surprise

Barack Obama en Afghanistan pour une visite surprise

MONDEUn an après la mort d'Oussama ben Laden, le président américain a signé un partenariat stratégique qui trace les contours des futures relations bilatérales après 2014...
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Barack Obama est arrivé mardi en Afghanistan pour une visite-surprise qui coïncide avec le premier anniversaire de la mort d'Oussama ben Laden. Le président des Etats-Unis, reçu au palais présidentiel de Kaboul, et son homologue afghan Hamid Karzaï ont signé un partenariat stratégique qui trace les contours des futures relations bilatérales après le départ des forces étrangères, prévu fin 2014.

«Le prix de la guerre a été élevé pour nos deux pays», a déclaré Barack Obama. Il s'est à nouveau exprimé par la suite sur la base militaire de Bagram, au nord de la capitale, où plusieurs milliers d'Afghans sont venu défier les troupes américaines, coupables selon eux d'avoir brâlé des exemplaires du Coran. «La bataille n'est pas encore terminée», a-t-il averti à son arrivée sur la base. «Des peines, des souffrances et des difficultés nous attendent encore, mais il y a une lumière à l'horizon parce que nous avons fait des sacrifices», a-t-il ajouté.

Un an après la mort de Ben Laden

Le locataire de la Maison blanche, qui briguera un nouveau mandat le 6 novembre, s'efforce de présenter son bilan en matière de politique étrangère sous un jour positif et table en particulier sur la mort du chef de file d'Al-Qaida, tué le 2 mai au Pakistan par les forces spéciales américaines. Sa visite a pour but de souligner ce succès à six mois du scrutin, mais elle l'expose également aux critiques du camp républicain qui l'accuse de l'avoir récupéré à des fins électorales. Mitt Romney, son futur adversaire, lui reproche en outre d'avoir fait le jeu des taliban en optant pour un retrait à ses yeux précipité.

En venant signer sur place ce partenariat stratégique, Barack Obama cherche peut-être à signifier à la milice islamiste que Washington ne la laissera pas reprendre le pouvoir après ce retrait et à la ramener à la table des négociations. Son intervention de la soirée portera sur l'accord avec Kaboul et sur le retrait programmé des unités combattantes, mais il n'annoncera rien de nouveau en la matière avant septembre 2012 au moins, a-t-on appris auprès d'un membre de sa délégation. Selon lui, Washington va accorder à Kaboul le statut d'allié de premier ordre hors de l'Otan (major non-NATO ally).

Un accord distinct sur l'ampleur des effectifs américains

Le partenariat ne précise pas l'ampleur des effectifs américains appelés à rester en Afghanistan après le retrait de la fin 2014. Ce point fera l'objet d'un accord distinct, dont la conclusion devrait prendre une année supplémentaire. Un imposant dispositif de sécurité a été déployé dans le centre de Kaboul pour la venue d'Obama. La «zone verte», quartier administratif et diplomatique où se trouve le palais présidentiel, a fait l'objet d'une attention particulière, deux semaines après l'offensive d'envergure dont elle a fait l'objet. Les taliban en ont revendiqué la responsabilité, mais les Etats-Unis l'ont imputée au réseau Haqqani.

Malgré les renforts dont le président américain a ordonné le déploiement en 2009, la guérilla islamiste est plus active que jamais. Trois mille militaires étrangers ont été tués en Afghanistan depuis le renversement du régime taliban, en novembre 2001. Barack Obama recevra les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan les 20 et 21 mai à Chicago pour évoquer le retrait des 130.000 militaires étrangers qui s'y trouvent et les moyens à mettre en oeuvre pour éviter un retour à la guerre civile.