«L'attentat a fait vaciller beaucoup de nos certitudes», nous confiait à Oslo Vilde, une étudiante de 20 ans, deux mois après la double attaque menée par Anders Breivik. Encore secoués par le nombre de morts, les Norvégiens ont découvert en même temps que leur Code pénal ne prévoyait qu'une peine maximale de 21 ans de prison pour les coupables d'actes de terrorisme. Les survivants de l'île d'Utoya ont pourtant rejeté l'idée de changer la loi et de prévoir une «justice d'exception» pour cet homme qui dénonçait le «multiculturalisme» de leur société. «Si nous changeons les règles pour une seule personne, nous menaçons le cœur de notre démocratie», confiait ainsi Geir Lippestad, l'avocat d'Anders Breivik lors d'un entretien à l'agence Reuters.

L'homme de 33 ans qui reconnaît les faits sera donc jugé, à partir de ce lundi, comme n'importe quel autre Norvégien. S'il est déclaré «irresponsable pénalement», il risque l'internement psychiatrique à vie. Dans le cas contraire, un dispositif de «rétention de sûreté» permettrait de le maintenir en prison au-delà des 21 ans prévus, tant que le «risque de récidive» existe.