Un ministre russe soupçonné de conflit d'intérêt a gagné 9,5 millions d'euros en 2011
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Le vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov, au coeur d'une polémique sur des conflits d'intêret présumés, a gagné avec son épouse 9,5 millions d'euros en 2011, devançant de loin le chef du gouvernement Vladimir Poutine, selon des déclarations de revenus publiées ce jeudi.
Le Premier ministre et président élu, Vladimir Poutine, a ainsi gagné 3,7 millions de roubles (près de 94.000 euros), alors que le président sortant Dmitri Medvedev a déclaré 3,37 millions de roubles (environ 86.300 euros), d'après les déclarations des dirigeants russes publiés sur les sites du gouvernement et du Kremlin. Selon ces déclarations, tous les deux ne possèdent aucun bien immobilier à l'étranger.
Son épouse a déclaré près de 38 fois plus
Les revenus de Poutine et Medvedev sont cependant nettement inférieurs à ceux de la famille de Igor Chouvalov, Premier vice-Premier ministre qui a été chargé en septembre de superviser le bloc économico-financier au gouvernement après la démission du ministre des Finances Alexeï Koudrine. Igor Chouvalov a ainsi gagné 9,6 millions de roubles (environ 246.000 euros), alors que son épouse, Olga Chouvalova, a déclaré près de 38 fois plus, soit 365 millions de roubles (près de 9,3 millions d'euros), ainsi que des biens immobiliers en Grande-Bretagne, en Autriche et aux Emirats Arabes Unis.
Fin mars, le responsable gouvernemental s'est retrouvé au centre d'une polémique, après que plusieurs de ses investissements réalisés alors qu'il était conseiller économique au Kremlin ont été révélés dans la presse.
A cette occasion, Igor Chouvalov a reconnu avoir investi, via Sevenkey Limited, une société enregistrée aux Bahamas au nom de sa femme, près de 18 millions de dollars dans le géant gazier russe Gazprom en 2004, en passant par une autre société appartenant à un milliardaire russe, Souleïman Kerimov. Cet investissement a rapporté en 2007 environ 80 millions de dollars à Sevenkey.
Igor Chouvalov a assuré que toutes les transactions avaient été effectuées en conformité avec la loi russe et nié tout conflit d'intérêt, arguant que cet argent était le «fondement» de son «indépendance vis-à-vis de divers groupes d'influence».