De notre correspondant à New York,

«Le chaud lapin à nouveau pris au piège.» Dans son édition de mardi, le Daily News, comme la plupart des médias américains, s'intéressait surtout -et sans nuances- à la mise en examen de Dominique Strauss-Kahn en France dans l'affaire du Carlton. Et moins à la première audience dans la procédure civile pour agression sexuelle intentée par Nafissatou Diallo, qui se tient ce mercredi à New York, devant le tribunal du Bronx.

«L'affaire du Sofitel ne passionne plus les Américains, souligne John Eligon, qui a couvert l'affaire pour le New York Times. Mais ce qu'on peut attendre d'un éventuel procès au civil, c'est d'en savoir plus sur ce qui s'est concrètement passé le 14 mai dans la suite 2806.»

Décision sur un procès dans les prochaines semaines

Il faudra auparavant avoir tranché une question de droit. Lors de cette première audience, qui aura lieu en l'absence de DSK et de Nafissatou Diallo, le juge Douglas McKeon va étudier les arguments des avocats du Français. Après avoir obtenu l'abandon des charges au pénal pesant contre leur client le 23 août, ces derniers veulent s'appuyer sur une immunité diplomatique totale de l'ancien patron du FMI pour faire classer la plainte au civil.

Le juge McKeon, comme il l'a indiqué à RFI, rendra «dans deux ou trois semaines» sa décision sur ce point. Et donc sur la tenue ou non d'un procès au civil. «Dans la justice américaine, il est souvent plus facile pour l'accusation d'obtenir gain de cause au civil qu'au pénal», souligne John Eligon. Mais la procédure pourra déboucher à tout moment sur un accord à l'amiable, moyennant finances, entre les parties. Selon le juge McKeon, c'est d'ailleurs le cas de 90 % des affaires traitées par le tribunal du Bronx.