Turkménistan: l'autoritaire chef de l'Etat favori de la présidentielle

Turkménistan: l'autoritaire chef de l'Etat favori de la présidentielle

Le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov, devrait être réélu sans surprise dimanche pour un deuxième mandat lors d'une élection présidentielle sans réelle opposition dans ce pays d'Asie centrale qui reste l'un des plus fermés au monde.
© 2012 AFP

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Le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov, devrait être réélu sans surprise dimanche pour un deuxième mandat lors d'une élection présidentielle sans réelle opposition dans ce pays d'Asie centrale qui reste l'un des plus fermés au monde.

Près de trois millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes dans cette ancienne république soviétique riche en ressources énergétiques, dirigée d'une main de fer par M. Berdymoukhamedov qui est arrivé au pouvoir après le décès en 2006 de son excentrique prédécesseur Saparmourat Niazov.

Sept candidats sont opposés au président sortant, parmi lesquels deux ses ministres, Iarmoukhammet Orazgoulyev (Energie) et Annagueldi Iazmyradov (Eau).

Les autres prétendants sont deux responsables d'entreprises énergétiques d'Etat, Kakagueldi Abdyllaïev et Gourbanmammet Mollanyazov, le patron d'une usine de coton, Saparmyrat Batyrov, un gouverneur régional adjoint, Redjep Bazarov, et le dirigeant d'une société de construction, Essendoury Gaïypov.

Ces candidats dits "indépendants" et aux programmes électoraux très ressemblants sont largement considérés comme des figurants, le président du Turkménistan -- qui est aussi Premier ministre -- contrôlant tous les leviers du pouvoir.

En l'absence de concurrence politique, l'OSCE a renoncé à envoyé une mission d'observateurs à ce scrutin dont les résultats seront annoncés le 15 février.

L'un des candidats n'a d'ailleurs pas tari d'éloge sur le chef de l'Etat au cours de sa campagne: "En cette époque de nouvelle renaissance, sous la sage direction de notre cher président Gourbangouly Berdymoukhamedov, des transformations grandioses ont été effectuées dans l'intérêt de tous", a écrit M. Bazarov.

M. Berdymoukhamedov, désigné candidat lors d'une réunion de plusieurs organisations -- le Parti démocrate au pouvoir, les syndicats, une formation de jeunes, le Conseil des anciens combattants et l'Union des femmes -- s'est félicité de ce qui a été accompli depuis son élection en 2007.

"Je considère cette confiance avant tout comme la reconnaissance des résultats positifs, des grands et importants travaux que j'ai réalisés main dans la main avec mon peuple", avait-il dit.

Le président a par ailleurs promis des "réformes politiques" permettant notamment la création de partis d'opposition et de "médias indépendants".

Il a signé en janvier une loi mettant fin au système du parti unique censée supprimer le monopole du Parti démocratique, créé en 1991 sur les cendres du PC soviétique.

L'an passé, il a appelé les opposants en exil à rentrer au pays: "nous sommes prêts au dialogue avec ces groupes qui se définissent comme 'l'opposition'", avait déclaré M. Berdymoukhamedov.

Mais les dirigeants de l'opposition en exil ont renoncé à rentrer au Turkménistan en l'absence de garanties pour leur sécurité et leur liberté.

Gourbangouly Berdymoukhamedov, dont le régime est régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme, est revenu sur les aspects les plus fantasques du régime de son prédécesseur basé sur un culte délirant de sa personnalité, sans pour autant le libéraliser.

Aucune forme d'opposition politique n'était alors autorisée et les personnes soupçonnées de s'opposer au Turkmenbachi (Chef de tous les Turkmènes, le titre de Niazov, ndlr) étaient arrêtées ou contraintes à l'exil.

En matière de politique étrangère, le président Berdymoukhamedov entend maintenir la "neutralité" du Turkménistan "ouvert au partenariat et au dialogue constructif avec tous les pays partenaires".

L'économie turkmène s'est timidement ouverte aux investisseurs étrangers, notamment le secteur gazier qui suscite les convoitises des Chinois, des Russes et des Occidentaux.

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