La conversation ne va sans doute pas innocenter Francesco Schettino, mais elle l’accable déjà un peu moins. Au cours d’un dialogue enregistré à son insu, le commandant du Concordia affirme en effet s’être approché des côtes de l’île du Giglio non pour faire plaisir à un de ses collègues mais sur l’ordre d’un «manager».

Le quotidien italien La Repubblica publie la retranscription d'une conversation de Francesco Schettino avec une personne nommée Fabrizio, le lendemain du naufrage. Le capitaine ignore lors de la conversation qu'il est placé sur écoute.

«Ils m’ont cassé les couilles»

«Fabri, à ma place, une autre personne n'aurait pas été aussi obéissante et ne serait pas allée là-bas, mais ils m'ont cassé les couilles: va ici, va là, passe ici, passe là», raconte le capitaine. «Il y avait un rocher mais il n'était pas indiqué par les instruments que j'avais et j'y suis allé (...) pour faire plaisir au manager», poursuit-il.

La discussion réalisée en napolitain est retranscrite par La Repubblica en italien. Une source proche du parquet a indiqué que la retranscription était authentique. Le manager en question n’a toutefois pas été identifié.

Attitude approuvée par la compagnie

Francesco Schettino a déclaré aux enquêteurs avoir informé en temps réel Costa Croisières de la situation. Il précise que son attitude a été approuvée par le directeur des opérations de la compagnie, Roberto Ferrarini, lors de plusieurs conversations téléphoniques le soir du drame.

Le capitaine du Costa Concordia a été inculpé d'homicides multiples et d'abandon de poste avant la fin de l'évacuation des quelque 4.200 passagers et membres d'équipage. Le bilan du naufrage du 13 janvier s'est alourdi mardi à 16 morts, après la découverte dans l'épave du corps d'une vieille dame. On est toujours sans nouvelles de 16 personnes.