Russie: Un tribunal contre l'interdiction de la Bhagavad-Gita

Russie: Un tribunal contre l'interdiction de la Bhagavad-Gita

Avec Reuters

Avec Reuters

Un tribunal russe a rejeté ce mardi une action intentée par des procureurs pour faire interdire la Bhagavad-Gita, l'un des principaux textes sacrés de l'hindouisme, en l'inscrivant sur une liste d'ouvrages bannis à l'instar du "Mein Kampf" d'Adolf Hitler.

La Russie espère que cette décision dissipera le tollé de protestations provoqué en Inde par les accusations émises par des procureurs de Tomsk, en Sibérie, contre une traduction de la Bhagavad-Gita jugée hostile à d'autres confessions.

Traduction en 1984

Des élus indiens ayant obligé leur parlement à ajourner ses travaux la semaine dernière en exigeant que soient protégés les droits des hindouistes, le chef de la diplomatie indienne avait condamné des poursuites en justice qu'il estimait "de toute évidence absurdes" et soulevé la question auprès de la Russie.

Cherchant à prévenir un incident diplomatique, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que les procureurs n'avaient pas dénoncé le livre sacré en tant que tel mais une préface controversée écrite en 1968 par un fondateur du mouvement Hare Krishna, A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, et intitulée (La Bhagavad-Gita) "Telle qu'elle est". Le livre a été traduit du sanskrit en russe en 1984.

Délit passible de sanction

"Je répète que ce n'est pas le livre lui-même qui est en cause, mais sa traduction malheureuse et la préface rédigée par cet auteur", souligne sur le site internet du ministère son porte-parole Alexandre Loukachevitch.

La liste des ouvrages interdits en Russie s'est allongée pour dépasser le millier de textes. On y trouve notamment des écrits publiés par les Témoins de Jehovah, des livres du fondateur de la Scientologie, Ron L. Hubbard, et du théologien islamique turc Saïd Nursi. Une fois un texte interdit, sa possession devient un délit passible de sanction.