Russie: Nouveau chef du renseignement militaire nommé

Russie: Nouveau chef du renseignement militaire nommé

Reuters

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Le général Igor Sergoun a été nommé à la tête des renseignements militaires russes (GRU), le plus vaste réseau d'espionnage du pays, a annoncé ce lundi un porte-parole du ministère de la Défense cité par les agences de presse russes.

Le GRU, voué au secret, ne possède ni porte-parole ni site internet. Le journal gouvernemental Rossiskaïa Gazeta présente le général Sergoun comme un espion de carrière et cite des sources selon lesquelles il était l'adjoint du précédent chef du GRU, Alexandre Chliakhtourov.

Igor Konachenkov, porte-parole du ministère de la Défense, a déclaré à Interfax que Chliakhtourov, 64 ans, avait atteint l'âge de la retraite militaire.

Réduction des effectifs militaires

Le journal Kommersant citait samedi des sources non identifiées selon lesquelles Chliakhtourov, nommé par le président Dmitri Medvedev en avril 2009, avait quitté son poste pour prendre la tête du conseil d'administration du groupe OAO Korporatsiya MIT, qui fabrique des missiles nucléaires.

La Direction générale des renseignements (GRU) de l'état-major des forces armées dispose d'agents à travers le monde. Créé en 1918 sous le jeune régime bolchévique, le service dépend du chef de l'état-major général, l'un des trois responsables ayant accès à la valise contenant les codes de l'arme nucléaire.

Guerres d'influence

Le général Valentin Korabelnikov, prédécesseur de Chliakhtourov, passe pour avoir été limogé parce qu'il s'opposait à des réformes militaires réclamées par le Kremlin. Mais Chliakhtourov est considéré comme un allié du ministre de la Défense Anatoli Serdioukov, qui a réduit les effectifs militaires et réorganisé le commandement des forces armées.

A la différence de l'ex-police secrète soviétique (KGB), le GRU n'a pas été scindé après l'effondrement de l'Union soviétique bien que, selon des médias, l'organisation ait perdu ces dernières années deux guerres d'influence avec le principal successeur du KGB, le FSB.

L'homme fort de Russie, Vladimir Poutine, a été espion du KGB en ex-Allemagne de l'Est dans les années 1980 avant de devenir directeur du FSB.