Le nouveau dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, s'est recueilli ce mardi devant la dépouille de son père, l'ancien numéro un Kim Jong-il, ont rapporté les médias d'Etat.

«Le camarade Kim Jong-un (...) s'est rendu devant le corps du camarade Kim Jong-Il avec des représentants du parti, du gouvernement et de l'armée pour exprimer ses condoléances et son chagrin», a expliqué l'agence officielle KCNA. Les médias nord-coréens ont fait état de scènes de tristesse collective depuis l'annonce lundi de la mort de Kim Jong-il, décédé deux jours plus tôt d'une crise cardiaque pendant une tournée du pays en train.

La dépouille expsosée jusqu'au 28 décembre

Les funérailles de l'ancien dirigeant du pays sont prévues le 28 décembre et les Nord-Coréens ont été priés de soutenir le fils cadet de Kim Jong-Il, Kim Jong-Un, désigné nouveau chef du pays. La dépouille du «Cher leader» sera exposée au mausolée de Kumsusan jusqu'à ses funérailles. Les autorités ont décrété un deuil du 17 au 29 décembre. Kim Jong-il avait lui-même succédé à son propre père, Kim Il-sung, fondateur de la Corée du Nord décédé en 1994, inaugurant la première dynastie communiste du monde.

Une dynastie communiste unique dans l'Histoire, où règnent culte exacerbé de la personnalité, censure, exécutions et internements arbitraires dans des camps considérés par les ONG comme des mouroirs de masse. Les Etats-Unis, proches alliés de la Corée du Sud où sont stationnés quelque 28.500 soldats américains, ont fait savoir lundi qu'ils surveillaient la situation «de près». La Maison Blanche a également appelé Pyongyang à respecter ses obligations internationales, «notamment en agissant conformément à ses engagements vis-à-vis de la dénucléarisation».

Inquiétudes

La mort de Kim survient alors que Washington et Pyongyang avaient relancé leurs consultations directes ces derniers mois au sujet du nucléaire nord-coréen, avec parfois l'intercession de la Chine, l'un des rares soutiens du régime avec la Russie. Moscou et Pékin ont transmis lundi leurs condoléances. En Corée du Sud, l'armée a été placée en état d'alerte et la surveillance de la frontière ultra-sécurisée avec le Nord, le long de laquelle est stationnée une grande partie des troupes nord-coréennes, a été renforcée.

Les deux Corées restent techniquement en état de conflit armé depuis l'armistice précaire signé à l'issue de la guerre de Corée (1950-53).