CONFLITLibye: Syrte et Bani Walid résistent toujours aux insurgés

Libye: Syrte et Bani Walid résistent toujours aux insurgés

CONFLITUn ancien chef des renseignements de Mouammar Kadhafi a été arrêté...
© 2011 AFP

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Les forces du nouveau régime libyen sont entrées à nouveau lundi à Bani Walid et maintenaient leur étau sur Syrte, deux bastions loyalistes où des fils de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi pourraient s'être retranchés.

Malgré les avancées des anti-Kadhafi sur le terrain, l'incertitude demeure sur le plan politique. L'annonce d'un nouveau gouvernement de transition a été reportée sine die dimanche soir faute d'accord sur sa composition.

Importante résistance à Syrte et Bani Walid

La France, en pointe depuis des mois dans le soutien au Conseil national de transition (CNT) libyen, a minimisé la portée de ce retard: «Il est naturel et légitime que la formation d'un gouvernement pleinement représentatif en Libye prenne du temps», a déclaré Romain Nadal, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le CNT avait annoncé début septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard. Mais les nouvelles autorités doivent d'abord contrôler l'ensemble du territoire. Elles font encore face à une importante résistance à Bani Walid et Syrte, où les troupes fidèles à Kadhafi ont remporté d'importantes victoires, selon le porte-parole de l'ancien régime, Moussa Ibrahim.

«Rude bataille» à Bani Walid

A Bani Walid, à 170 km au sud-est de la capitale, de violents combats opposaient lundi les forces du CNT aux partisans de Kadhafi, a indiqué Abdallah Kenchil, un responsable local des nouvelles autorités. «Les révolutionnaires sont entrés ce matin à Bani Walid et livrent une rude bataille», a-t-il déclaré à l'AFP, assurant que la libération de ce vaste oasis au relief accidenté serait terminée «dans les deux prochains jours». Mais sur le terrain, les combattants faisaient clairement état de leur malaise.

«Certains sont énervés, il y a une semaine on disait qu'on allait libérer Bani Walid en quelques heures mais c'est un front difficile avec une forte résistance et le pire c'est l'absence de coordination et d'organisation entre révolutionnaires», a dit à l'AFP Abdou, qui préfère taire son nom de famille. Selon Abdallah Kenchil, des négociations sont en cours pour permettre aux civils, près de 50.000 selon lui, de quitter la ville.

Kadhafi à Bani Walid?

Il a également répété que Seif al-Islam, un des fils du colonel Kadhafi, avait été vu à Bani Walid et que l'ancien «Guide» lui-même pourrait également s'y trouver. Mais le sort de Mouammar Kadhafi et de ses fils, dont trois sont réfugiés en Algérie ou au Niger et deux seraient morts, a déjà donné lieu à de nombreuses rumeurs.

A Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, les pro-CNT cherchaient surtout à consolider leurs positions et à dégager les principales artères pour laisser partir les civils. D'après un porte-parole militaire du CNT, les combats se concentraient autour du complexe de Ouagadougou, où le colonel Kadhafi tenait des sommets panafricains, qui semble devenu la nouvelle base de la célèbre 32e Brigade.

«Avancer lentement mais sûrement»

Les combattants estiment que cette unité d'élite commandée par Khamis Kadhafi, un fils du dirigeant déchu dont les pro-CNT ont déjà annoncé la mort à plusieurs reprises, a été reprise par son frère Mouatassim, médecin et militaire de carrière. Sur le front est de la ville, les combattants ont progressé le long de la route côtière et se trouvaient à une quarantaine de kilomètres de Syrte. D'importants échanges d'artillerie lourde ont éclaté à la mi-journée, selon un journaliste de l'AFP.

«Nos combattants sont déployés et l'idée est d'avancer lentement mais sûrement», a expliqué le commandant pro-CNT Abdel Moustafa. L'Otan a annoncé avoir mené dimanche des raids sur Syrte et sur Waddan, l'une des trois villes de l'oasis de Djofra (200 km au sud de Syrte), qui selon des commandants pro-CNT recèle de nombreuses caches d'armes.

L'ancien chef des renseignements arrêté

A Sebha, également dans le centre du pays, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) va organiser prochainement l'évacuation de dizaines d'Egyptiens bloqués dans cette ville toujours aux mains des kadhafistes. Cependant, selon un responsable des forces du nouveau régime dans la région, Mohamed Wardougou, les pro-CNT seraient entrées Sebha d'où «300 mercenaires» de Kadhafi se seraient enfuis.

Ce responsable a annoncé la capture du général Belgacem Al-Abaaj, ancien chef des renseignements du régime de Kadhafi dans la region. «Le général Belgacem Al-Abaaj, chef des renseignements du régime de Kadhafi dans la region d'Al Khofra, a éte capturé lundi vers 17h entre la ville de Sebha et Oum Alaraneb», a annoncé Mohamed Wardougou, représentant de la «brigade du bouclier du désert» à Benghazi. Le général Al-Abaaj, qui était recherché par les forces du nouveau régime libyen,«a été capturé en compagnie de membres de sa famille, alors qu'ils étaient à bord de cinq véhicules 4x4», a ajouté ce responsable.

Réunion à l'ONU pour soutenir le CNT

Les Etats-Unis et ses partenaires dans le dossier libyen devaient se réunir mardi à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU pour soutenir le CNT. La réunion de mardi matin suivra de près la première rencontre en tête-à-tête entre le président des Etats-Unis Barack Obama et Moustafa Abdeljalil, le numéro un du CNT.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International s'est insurgé lundi contre «l'abominable» attitude de l'Union européenne face à l'état critique des réfugiés aux frontières de la Libye et l'a exhortée à leur ouvrir ses portes. Sur le plan économique, le groupe pétrolier français Total a annoncé qu'il tablait sur une reprise rapide de sa production en Libye.