Otages en Afghanistan: «Personne ne s'attendait à leur libération aujourd'hui»
REPORTAGE•Les proches des deux journalistes sont soulagés...Yona Helaoua
Ils ont appris la bonne nouvelle alors qu’ils rabattaient les banderoles à l’effigie d’Hervé et Stéphane. Place Igor-Stravinski, à Paris, les proches des otages, quelques journalistes et politiques se sont rassemblés ce mercredi à partir de 14h. Ils demandaient encore une fois la libération des deux journalistes. La mère de Stéphane Taponier a reçu le coup de téléphone salvateur de Nicolas Sarkozy en milieu d’après-midi. Ses hurlements de joie ont parlé pour elle: «Nous nous sommes tous embrassés et nous avons pleuré de bonheur. Je ne réalise toujours pas. Maintenant, j’attends l’appel de Stéphane.»
La nouvelle circule sur Internet et peu de temps après, d’autres proches arrivent sur la place, accueillis par la meute de journalistes et par les touristes intrigués. «Personne ne s’attendait à leur libération aujourd’hui, explique Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF). Nous savions que nous étions proches de la fin, mais aujourd’hui, 18 mois jour pour jour après leur prise d’otage! Si on avait voulu mettre en scène la nouvelle, on n’y serait pas arrivé!»
Florence Aubenas n’en revient toujours pas. Au départ, elle a cru à un canular. «Des coups de fil non suivis d’action, nous en avons reçu beaucoup. J’avais appris à les prendre avec distance», raconte la journaliste, ex-otage en Irak. Chez France 3, où les deux otages travaillaient, c’est le soulagement. «Depuis un an et demi, nous avions tous une part de nous-mêmes à Kaboul, raconte Elise Lucet. Je suis très fière d’Hervé et Stéphane, qui n’ont rien fait d’autre que leur métier.» RSF savoure cette victoire, mais pas question d’oublier les autres otages. Plus le temps passe et plus il est difficile de mobiliser l’opinion, regrette Jean-François Julliard. Mais la leçon de cette histoire est qu’il ne faut pas désespérer et continuer à se mobiliser.»